LA CALESTIENNE DE GARE EN GARE

 

La Transcalestienne est un parcours pédestre de longue distance (290 km) qui suit du Nord-Est au Sud-Ouest cette fine bande calcaire. I

 

LA TRANSCALESTIENNE: de Fraipont au Musée du Marbre à Rance

Découvrez le parcours ICI >Transcalestienne

 

Mais avant toute chose pourquoi Calestienne ?

La Calestienne: une étymologie en trompe-l'oeil

Beaucoup se sont laissé piéger par la finale de la variante calistiène, dans laquelle ils ont cru reconnaître le mot wallon tiène (du latin termen 'limite' et donc 'colline'), évoquant les fameux tiennes calcaires, typiques de cette région. Mêmes faux-amis pour la première partie du mot, dans laquelle ne se retrouve ni le latin calx 'chaux' (directement du moins), ni son dérivé calciata 'chaussée', ni le latin calidus 'chaud, ensoleillé' qui aurait si bien convenu à ce biotope xérophile, ni encore la fameuse racine pré-indoeuropéenne kal-signifiant 'pierre, rocher, butte dénudée'. Simples coïncidences en fait, mais troublantes. Il n'empêche que la proximité du mot wallon tiène 'colline' a pris une part prépondérante, sinon dans la motivation, du moins dans la popularité du régionyme Calestienne et son pouvoir évocateur.

A côté du mot calistiène (et variantes), pour désigner le calcaire dans les dialectes de Wallonie, on rencontre également le terme castin.ne (de même origine) à l'est de la vallée de la Meuse, dans le Condroz et la région de Liège, ainsi que le terme cron en Gaume; la distribution géographique des trois termes dialectaux est assez nette.

Le mot castin.ne, complémentaire de calistiène, est un emprunt à l'allemand Kalkstein, littér. «pierre à chaux». C'est sous cet étymon en effet, dans le grand dictionnaire étymologique du français, que sont classées les diverses formes wallonnes castin.ne à la suite du français castine (attesté depuis le XVIe s.), mais aussi, dans un second paragraphe sous le flamand kalksteen, canistél (Fosse) et calistiène (Givet). Cette double origine s'accommode bien de la répartition géographique des formes castin.ne à l'est et calistiène, etc., à l'ouest. D'une part, le groupe de consonnes -lk- de l'allemand Kalkstein s'est amuï. D'autre part, le flamand kalksteen a nécessité une voyelle d'appui, tandis qu'il y a eu assimilation de -k- au -s- et évolution du -een final en -éne. Le reste des transformations peut s'expliquer par l'échange des consonnes liquides l, n et r. Comme dit précédemment, les finales en -iène sont probablement dues à l'attraction paronymique du mot tiène 'colline'.

Cette double origine peut se justifier également d'un point de vue historique, par l'existence de deux circuits commerciaux de la pierre et de la chaux. D'une part du Hainaut vers les Flandres par route, d'autre part de Namur et Liège par la voie d'eau privilégiée de la Meuse


Quant à l'existence du terme calistaine / caristaine en pays gaumais, elle pourrait se justifier bien entendu par le luxembourgeois Kallekstan (équivalent de l'all. Kalkstein), mais, personnellement, j'y vois plutôt un transfert dû à l'exploitation de forges par des maîtres d'industrie provenant de l'Entre-Sambre-et-Meuse. Je n'en veux pour preuve que le témoignage de l'historien Marcel BOURGUIGNON qui, dans une causerie sur l'exploitation des forges de Berchiwé, parle de la situation privilégiée du hameau «par rapport au fondant qu'on appelait la castine ou calistaine - le cron, comme on dit ici dans le pays». Ce témoignage et d'autres indices indiquent qu'il s'agit bien, en Gaume, d'un mot d'emprunt.

Tel est le dossier technique, étymologique du mot calistiène. Un peu terre-à-terre, «trivial» même pourrait-on dire. Reste le pouvoir évocateur du nom, sur lequel la science n'a pas de prise. A chacun donc de rêver la Calestienne qu'il souhaite, pierreuse, chaude, ensoleillée, ronde et voluptueuse comme un «tienne». Et de lui souhaiter longue vie...

Jean GERMAIN

 

 

Le noyau calcaire de la Calestienne, essentiellement givétien (localement, on peut également inclure les biostromes frasniens), a été constitué au cours d'une sédimentation en eaux généralement calmes et peu profondes, il y a plus de 370 millions d'années. La relative stabilité des fonds marins de cette époque a permis l'installation d'une plate-forme carbonatée qui a pu se développer grâce notamment à l'action de nombreux «constructeurs de récifs» (coraux, stromatopores, tabulés, etc.)

Associés à ces récifs, vivaient de nombreuses formes de vie que l'on retrouve aujourd'hui en grand nombre sous forme de fossiles. Certains d'entre eux servent d'ailleurs de repères entre les différentes formations.

Une reprise de la transgression marine à la fin du Frasnien a marqué la fin de l'épisode récifal et la reprise de la sédimentation argileuse. Celle-ci se retrouve aujourd'hui dans les schistes frasniens et famenniens du nord de la Fagne et de la Famenne. Tous ces sédiments ont été plissés, soulevés et faillés au cours de l'orogenèse hercynienne. L'érosion post-hercynienne a raboté le socle plissé et ramené le relief au niveau de la mer (pénéplanation post-hercynienne). A la fin du tertiaire, le contrecoup de l'orogenèse alpine a ressoulevé la région entraînant une reprise de l'érosion.
Plus près de nous, à la fin de l'époque quaternaire, l'érosion glaciaire, a marqué fortement la géomorphologie actuelle de la région en surcreusant les schistes et dégageant ainsi le gradin calcaire de la Calestienne.

L'interglaciaire que nous vivons actuellement se marque par une reprise modérée de l'activité de l'érosion karstique qui nous offre notamment les merveilleuses cavités remplies de concrétions que sont les grottes. Certains réseaux colmatés pendant les ères glaciaires sont plus ou moins dégagés par les eaux d'aujourd'hui. L'avenir ? Ce sera sans doute la pénéplanation post-alpine et le retour des mers sur notre pays où des sédiments («quinternaires») se déposeront. Ensuite, des mouvements verticaux de l'écorce terrestre soulèveront à nouveau ces sédiments, etc.; mais ces événements ne se produiront que... dans quelques millions d'années et il n'est pas sûr que l'homme ait encore l'occasion de les voir...Mais ceci est une autre histoire.

Michel BLONDIEAU


Je vous propose de parcourir cette bande calcaire sur toute sa longueur et d'y découvrir ces merveilles:

 

A LIRE: LA TRANSCALESTIENE ITINERAIRE DE LONGUE DISTANCE

EN COLLABORATION AVEC
Ressources Naturelles Développement (RND)
Ressources Naturelles Développement (RND)

 

LA TRANSCALESTIENNE: de Fraipont au Musée du Marbre à Rance

 

DENIVELES

 


LA CALESTIENNE DE GARE EN GARE: de Fraipont au musée du marbre à Rance
Il va de soi que pour réaliser ce parcours au travers de la Calestienne, l'auteur a emprunté des chemins existants en veillant bien à rester dans le domaine public. Une lettre a été adressée à chaque office de tourisme pour s’en assurer. Certains ont répondu positivement … d’autres pas encore (Nov 2013). Ce topo-guide est l'oeuvre d'un amateur, la decription des sentiers à suivre est donnée à titre purement indicatif tout comme le kilométrage et les dénivelés, et n'engage en aucun cas la responsabilité de l'auteur. Le randonneur parcourt l'itinéraire au travers de la Calestinne sous sa propre responsabilité. Le randonneur reste seul responsable, non seulement des accidents dont il pourrait être victime, mais aussi des dommages qu'il pourrait causer à autrui tels que feux de forêts, pollutions, dégradations, etc.

 

Sauf indication contraire, les textes en italique proviennent de WIKIPEDIA, l’Encyclopédie libre.

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