MONTHERMÉ, cité resserrée au fond de
la vallée de la Meuse, est dominée par les hauteurs abruptes
de l’Enveloppe. Du sentier des crêtes, le spectacle de la grande
boucle se déroule jusqu’à l’horizon.
La commune de Monthermé offre, par sa position géographique
au confluent de la Meuse et de la Semoy et son implantation dans une boucle
de la Meuse, un ensemble de points de vues permettant de voir la commune
sous différents angles. Certains de ces sites, comme celui de la
Roche à 7 heures, permet également au promeneur d'observer
des affleurements de schistes dont certains bancs ardoisiers qui ont été
exploités dans ce secteur. Depuis ce site, le visiteur pourra également
voir cette curiosité géologique, formée de bancs de
quartzite évoquant, selon la légende, le passage des 4 fils
Aymon dans la région (site situé et à voir sur la commune
de Bogny-sur-Meuse).
Pour illustrer la troublante beauté du massif ardennais,
les guides touristiques et les livres de géologie ont souvent utilisé
l’image de Monthermé, nichée au creux d’un méandre
de la Meuse. L’image témoigne de l’incroyable cheminement
de la rivière au cœur d’un relief qui représente,
à lui seul, un véritable empilement de ce que la terre a produit
depuis un demi milliard d’années. Depuis l’ère
primaire (époque cambrienne), les mers, les plissements de la terre
et les érosions successives ont déposé ici des schistes,
des grès durs, des calcaires, des quartzites. Chemin faisant, la
Meuse a creusé son lit dans les roches tendres et contourné
les dures, les quartzites, qui crèvent, en maints endroits, la couche
végétale, sous forme de roches monumentales. Du schiste feuilleté,
dont naîtra notamment l’ardoise, suintent des eaux qui laissent
sur la roche des traînées de fer. De méandre en méandre,
la Meuse met 27 kilomètres à parcourir les 11 kilomètres
qui séparent, à vol d’oiseau, Charleville de Monthermé.
DES ROCHES ET DES LÉGENDES
Il y a, dans les vallées, une histoire sous chaque
pierre, a-t-on coutume de dire en Ardenne. Longue-Roche, roche à
Sept-Heures, roche à Roma, roche à Fépin, roche aux
Sept-Villages, rocher des Grands-Ducs, roche aux Corpias…
Le long de la Meuse et de la Semoy, chaque amoncellement de
quartzites dissimule en effet un univers mystérieux peuplé
d’êtres imaginaires tels les pie-pie van-van ou les nutons.
Les premiers étaient censés, la nuit, prendre plaisir à
perdre les promeneurs en forêt. Pendant ce temps, les seconds travaillaient
à ressemeler les chaussures ou réparer les casseroles. Beaucoup
d’autres légendes courent les vallées : celle des Quatre
fils Aymon est la plus connues. La silhouette de Renaud, Allard, Guichard
et Richard, ces quatre frères chevaliers rebelles à l’empereur
Charlemagne, juchés sur leur cheval Bayart, domine Bogny-sur-Meuse.
Non loin de Monthermé, les pierres de Roc-la-Tour sont surnommées
le Château du Diable, en souvenir d’une de ses plus mémorables
colères.