La basilique Notre-Dame d'Avioth fut construite entre le
XIIe et le XVe siècle dans le style gothique flamboyant. Ce magnifique
monument est particulièrement impressionnant. Il tranche radicalement
avec le modeste village qu'il domine. Il est par ailleurs parfaitement conservé.
La construction de la basilique d'Avioth s'est principalement faite en trois
phases. Les étages inférieurs des tours et les bas-côtés
datent de l'époque la plus ancienne, c'est-à-dire de 1250
à 1310. Le chœur et la sacristie ont été bâtis
entre 1340 et 1350. Enfin, la dernière période de travaux
se déroula de 1375 à 1400. Elle fut marquée par la
fusion entre la partie occidentale et la partie orientale de l'édifice.
Les portails Sud et Ouest furent également exécutés
à cette époque. Ce dernier est orné de 70 figures et
d'une représentation du Jugement dernier. La façade occidentale,
très harmonieuse, est flanquée de deux tours. Au sommet de
cette façade, au-dessus de la rose supérieure ainsi qu'à
la base du pignon, se tient un magnifique médaillon circulaire groupant
huit têtes. Celle du centre, sereine, est entourée de sept
figures grimaçantes, représentant très probablement
les sept péchés capitaux. Elle désigne ainsi l'âme
élue qui a su résister aux tentations. Le lumineux intérieur
recèle plusieurs trésors parmi lesquels une sculpture en bois
de tilleul de Notre-Dame d'Avioth, datant du début du XIIe siècle
et posée sur un trône de pierre du XVe siècle, qui domine
quatorze autres statues polychromes, un maître-autel du XIVe siècle,
un tabernacle gothique du XVe siècle ainsi qu'une chaire décorée
Renaissance de 1538. Cette dernière, dont la pierre est finement
sculptée, porte encore les traces de couleurs. La présence
d'une coursière, c'est-à-dire un chemin de circulation, fait
exceptionnel dans la région, ainsi que d'un déambulatoire
sur le quel donnent des chapelles peu profondes, constituent déjà
à eux seuls des curiosités. Des travaux de restauration ont
enfin fait apparaître des peintures et des fresques des XIVe et XVe
siècles, notamment une Vierge à l'Enfant avec Saint Jean-Baptiste
et Sainte Agnès. La basilique d'Avioth fait en outre l'objet d'un
pèlerinage depuis le début du XIIème siècle,
depuis la découverte de la statue d'une Vierge miraculeuse. Cette
statue de bois, que nous avions mentionnée plus haut, s'est donc
rendue célèbre pour ses miracles, en particulier la "résurrection"
temporaire des enfants mort-nés afin de leur permettre de recevoir
le premier sacrement, à savoir le baptême. Cette cérémonie
qui perdura jusqu'en 1786, fut par la suite interdite par les autorités
ecclésiastiques. Le pèlerinage se poursuit cependant encore
de nos jours. En effet, chaque année, le 16 juillet, de nombreux
Lorrains, Belges et Luxembourgeois se rendent à Avioth pour prier
et participer à la procession. En 1993, le pape Jean-Paul II reconnut
l'importance de ce pèlerinage et fit élever l'église
au rang de basilique. Mais la véritable merveille de cette basilique
et qui fait d'Avioth un site si particulier et si exceptionnel, c'est cette
"petite chapelle" de quatorze mètres de haut et de quatre
mètres de diamètre, que l'on appelle la "Recevresse".
Cette dernière est un monument unique au monde. Ce chef d'œuvre
du gothique flamboyant a vraisemblablement été construit à
l'endroit de la découverte de la statue miraculeuse. Au début
du XIVe siècle, lorsque la statue de Notre-Dame d'Avioth put entrer
dans l'église, une autre statue de la Vierge prit sa place pour recevoir,
en son nom, les offrandes des pèlerins. On appela donc cette statue
"la Vierge Recevresse", nom qui fut avec le temps donné
au monument. Ainsi, depuis huit siècles, la basilique est entretenue
grâce aux dons. A n'en pas douter, Avioth est vraiment un lieu remarquable
qui vaut le voyage. (http://www.cityzeum.com/la-basilique-notre-dame-d-avioth)