Etape 12 - Treignes - Vierves-sur-Viroin - (Dourbes) - Nismes
Chemin de Fer des 3 Vallées |
Point de vue sur Vierves-sur-Viroin |
VIERVES-SUR-VIROIN
Village à flanc de coteaux où dévalent les rues et ruelles escarpées, Vierves, un des plus beaux villages de Wallonie. L'ancien presbytère ainsi qu'une trentaine de maisons villageoises, dont la plus ancienne remonte au 17ème siècle, sont répertoriées comme patrimoine de valeur et l'église des Saints Rufin et Valère (1788) et son trésor qui se blottissent autour du majestueux château des barons de Hamal (http://www.paysdesvallees.be).
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Point de vue sur Olloy-sur-Viroin |
DOURBES
La première mention de Dourbes apparaît dans le polyptyque de Lobbes, parmi les propriétés de cette abbaye en 868-869. Dès le début du XIIIè siècle, Dourbes était partagé en deux seigneuries : celle de Dourbes-le Val (Hauteroche) appartenait à la famille de Hierges et dépendait de la principauté de Liège, tandis que celle de Dourbes-le-Mont (Ancien château Biot) relevait de la seigneurie de Haybes dans la prévôté luxembourgeoise, puis namuroise, de Poilvache. Au sommet d'un éperon rocheux qui domine d'une cinquantaine de mètres le Viroin, les ruines du château fort féodal de Hauteroche, défendu par le relief abrupt, excepté à l'Est ou deux fossés successifs l'isolent du plateau. En 1554, pendant les guerres entre l'Espagne et la France opposant Charles-Quint à Henri II, le château Hauteroche fut détruit par le connétable de Montmorency, maître de Mariembourg, qui était devenu Henribourg du nom de Henri II, roi de France. L'année suivante, Guillaume d'Orange contre-attaqua et s'empara des châteaux de Fagnolles, Couvin et Boussu, qui furent démantelés. Dourbes subit sans doute le même sort et le château fut délaissé par son propriétaire et tombait complètement en ruines. (Léon MANDERVELD) Les promeneurs perspicaces s'étonneront de trouver l'église à une extrémité
du village. Cette anomalie trouve son origine au 18ème siècle. Les habitants
de Dourbes-le-Val, épuisés par les nombreuses crues, ont exilé vers
Dourbes-le-Mont. Depuis, l'église et la pompe publique ne sont plus
au milieu du Village.
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Carrière |
ABANET, ABANNET
Utilisé en Belgique pour désigner de vastes dépressions d'origine karstique, souvent plus larges que profondes, et à parois subverticales ; Ouvertes dans les calcaires paléozoïques de l'Ardenne, elles ont été parfois fossilisées par des dépôts tertiaires (sables, minerais de fer) qui furent anciennement exploités (FENELON). Ce terme est orthographié " abanèt " en wallon. D'après certains
auteurs, il serait à mettre en rapport avec le vieux français abannir,
abanir qui signifiait bannir, prohiber, défendre, proscrire, par ban,
par cri public. En wallon, nous trouvons le verbe "abânnè":
abandonner, délaisser (FORIR 1866). On connaît une ordonnance du Prince
Evêque qui en 1687 interdit l'accès aux gens et aux troupeaux aux abannets
pour cause de sécurité (BAYET 1910, VMR, CAUET 1985, DE BLOCK). Il s'applique
à une parcelle interdite au pâturage et mise en défens; par extension,
les cavités karstiques qu'elle contient ont pris son nom. |
LE FONDRY DES CHIENS
Dans ces calcaires, parmi les phénomènes karstiques, les fondris (fondrys) ou abannets sont uniques. Ce dernier terme signifie que le bétail est à bannir (écarter) car risques de chute ! La taille de ces dépressions naturelles, résultat de l'érosion chimique du calcaire par les eaux souterraines, peut atteindre 200 m de diamètre en surface et 50 m en profondeur. Beaucoup ont une forme conique (Matricolo), d'autres sont plus allongées comme le fondri des chiens. Ces vastes et profondes cavités ont fourni du minerai de fer en quantité depuis la haute antiquité. L'entre-Sambre-et-Meuse est un des berceaux de la métallurgie belge (le terme de fondri vient de fonderie). Les gisements de fer d'excellente qualité sont nombreux, peu profonds et voisins du combustible càd le charbon de bois, fourni par les forêts de Fagne et d'Ardenne (déjà au temps des gaulois le minerai était traité sur place dans des bas fourneaux à bois). Au cours des siècles, non seulement le minerai des fondris était traité, mais même, grâce aux progrès techniques, les " crayats de sarrassins" (dépôts de scories datant de l'antiquité). Du 16ème au début du 19ème siècle, la région est un centre de l'industrie du fer. Les forges alimentent les fabriques de canon et la fonte se vend en Flandre, en Brabant et en France par chariot puis par les premiers chemins de fer (qui nécessitent du métal pour leur réalisation). Le chemin de fer permet le transport vers le bassin de Charleroi où les fourneaux fonctionnent maintenant à la houille. Vers 1838, beaucoup de minières cessent toute activité (surproduction et retard dans le tracé des chemins de fer). Aux abords des fondris, les amas de scories disparaissent, récupérés en raison de leur teneur encore élevée en fer. L'introduction de nouveaux minerais (minette du Luxembourg) est fatale à l'industrie régionale qui s'éteint peu après 1872). A Nismes, le travail du bois a relayé l'industrie du fer. Le haut fourneau, situé au fond du parc du château Licot, fut transformé en scierie et la fabrication de sabots devient une spécialité locale. L'apogée de cette industrie est atteinte pendant l'entre-deux-guerres avec 6 saboteries mécaniques. La Genèse des fondris
Les dépressions commencent à se former après le dernier retrait de
la mer. Des climats tropicaux apportent alors chaleur et pluies abondantes
(4) permettant le développement d'une végétation luxuriante (5) sur
le nouveau continent. L'infiltration, dans les sables du sous-sol (6),
des eaux de pluie acidifiées par le gaz carbonique (C02) du sol entraîne
la dissolution des calcaires du socle sous-jacent (7) mais aussi le
lessivage du Fe de certains minéraux, comme la glauconie, contenus dans
les sables.
Schémas et explications extraits de “Itinéraire de la Calestienne”, Neuray et Quinif, 1987
Panneaux explicatifs
FONDRY DES CHIENS – Pourquoi Fondry et des chiens ?
Explication no. 1 Le toponyme « Fondry des Chiens » date d’environ 1863, lorsqu’on exploitait systématiquement les crassiers qui jouxtaient les excavations des anciennes minières, pour en livrer les « crayats », par trains entiers, aux usines métallurgiques de la région de Charleroi. Les habitant étaient alors à la recherche des « fonderies » anciennes et dénommaient alors ces trous des « fondrys ». (P. Blondeau). L’origine du mot « chien » provient du fait que l’on jetait les animaux morts dans les gouffres de la région. Le surnom des habitants de Nismes étant « Les Crayats ». Explication no. 2 « … par contre, entre 1862 et 1882, un regain d'intérêt est provoqué par la récupération de crayats de sarrasins (1), résidus de la fonte imparfaite du fer par les anciens fourneaux de la période préromaine, qui contenaient encore environ 40 % de fer … » (1) Sarrasins (ou Sarrazins désignait d’abord une tribu particulière de l’Arabie, les Saracènes) correspond à mécréants, païens, chiens (origine de "Fondrie des Chiens", à Nismes), c'est-à-dire les nomades qui tiraient et traitaient le fer dans nos régions aux temps reculés. Au Moyen Age encore, on appelait Sarrasins (mot qui en arabe signifie Orientaux) indifféremment tous les gens à type spécial contrastant avec celui des populations sédentaires de nos contrées, et qui étaient considérés comme des nomades ou des émigrants venus de l'Orient ou des régions de l'Est. Tout ce qui était antique était aussi classé par les illettrés dans la catégorie des sarrasins : les exploitations préhistoriques de silex se nomment "trous des Sarrasins"; les constructions romaines, "murs des Sarrasins", "tours des Sarrasins" ; les anciens cimetières, "champs des Sarrasins", etc. (Baron Alf. de Loë, cité par V.D.B, Martel et Rahir dans Cavernes et Rivières souterraines de Belgique, T. I, p. 214) En effet, les deux explications dont vous parlez dans votre mail sont exactes. Pour la 1ère, je n'ai personnellement rien à ajouter. Pour la deuxième, de ce que j'en sais, ce sont sans doute les gallo-romains qui ont exploité les premiers, le site même du Fondry des Chiens. Ils y faisaient travailler les esclaves (les sarrasins) et les traitaient comme des chiens. (Mr Jean-Vincent Biron - Maison du Tourisme) Il existe néanmoins deux autres explications : Explication no. 3 Une d'ordre légendaire... le seigneur de Vierves aurait décidé de faire une partie de chasse, seul avec sa meute de chiens le jour de la Toussaint, jour ou personne ne sortait par peur de rencontrer les esprits des morts. Ce seigneur parti donc en chasse, sans se soucier des superstitions, ni du gros brouillard qu'il y avait ce jour. Arrivé à hauteur du fondry, à plein galop, il serait tombé dedans avec sa meute et son cheval. La légende dit que l'on a retrouvé les corps de ses chiens et celui de son cheval, mais jamais le sien. Explication no. 4 Un des rochers du Fondry des Chiens, ressemble très fort à l'os d'une machoire animale, d'un chien par exemple. Ces quelques précisions sont bien sur d'ordre globales, elles n'ont pas la prétention d'être rigoureuses et ne constituent que des pistes. Les renseignements que vous pourriez trouver dans les publications de Mr Martel et Rahir sont sans doutes ce qu'il existe de plus précis sur le sujet (Explication 2) (Mr Jean-Vincent Biron - Maison du Tourisme)
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