Détails |
Roland propose le tour du Lac d'Eppe-Sauvage,
passage par le village de Liessies. Eppe Sauvage ce recoin
de l’Avesnois possède le deuxième massif
forestier du Nord au coeur de la Fagne de Trélon propice
à « l’oxygénation ».
Outre un milieu naturel exceptionnel qui caractérise
la « Thiérache », vous pouvez y découvrir
un patrimoine culturel, village de forgerons et de sabotiers,
et architectural avec Le « Château-Maillard »
proposant des chambres d’hôtes et le « Château
de Voyaux ». A savoir qu’il existe plus d’une
trentaine de chateau en Avesnois.
EPPE-SAUVAGE
De Spina qui veut dire Haie d'épines (http://crehangec.free.fr/nord.htm).
Eppe-Sylvestris, en latin, et Espre-le-Sauvaige en wallon.
Dans les textes anciens on retrouve Helpra (1112), Eppre-le-Sauvage
(1473), Appre-le-Sauvage (1473), Espre, Epe-Sauvage. Le village
tire son nom de la rivière (Elpe, Helpe) qui y coule
et de sa situtation au sein d'un pays boisé, montueux,
excessivement pittoresque et autrefois peu habité (donc
sauvage).
Il y avait à Eppe-Sauvage une seigneurie
(arrière fief de la pairie d'Avesnes) mouvance de la
pairie de Hainaut composé de deux fiefs que possédait
en 1473 Thieri De MORCHIPONT (Saint Genois Tome 1 page 2).
Cette seigneurie fut détruite en 1651 (Ronald HANON).
Il existait un autre fief possédait par Henri MAHIEU
de Maubeuge (arrière fief de Messire Philippe De MASTAIN)
mouvance de la pairie de Hainaut (Saint Genois tome 1 page
3). Le village faisait parti du marquisat de Trélon.
Dans l'album II Les propiétés des Croy, ce village
fait parti de la terre d'Avesnes, principauté du château
Porcien, marquisat de Montcornet. L'église St Ursmer
faisait partie du décanat d'Avesnes et de la collation
de l'abbaye de Liessies avec Linières, Jeumont et Marpent.
Concernant l'église du village et selon un écrit
de Georges Maire : une convention du 14 juillet 1619 est intervenue
entre Guillaume Jacqmain, procurueur de l'église St
Laurent de Liessies et les habitants et hommes de loi d'Eppe-Sauvage
pour la cession de l'autel, dans le but d'augmenter l'église
paroissiale trop petite. Cette cession fut consentie moyennant
800 livres, que le Monastère donna à la Communauté
d'Eppe-Sauvage, pour l'aider dans la construction du nouvel
autel à la charge par cette communauté de l'entretenir
à perpétuité" (Bib 10015 - archives
départ. à Lille). Quant à la cloche et
toujours selon les écrits de Georges Maire, elle a
été installée en 1700. Elle s'appelait
"Caroline d'Etroeungt" et eut pour parrain et marraine
les époux Polchet, seigneurs de Nahau résidant
à Voyaux". Malheureusement la cloche d'origine
a été confisquée par les armées
allemandes courant le conflit de 1914/1918. Une forge existait
au lieu dit la Bouquerie depuis le XIVème qui a laissé
place au XIXème à un établissement destiné
à exploiter les couches considérable de laitier
provenant de la forge. Concernant cette industrie, Monsieur
Emile Dony écrit (Notre Hainaut dans le passé.
tome II ) : "Il semble établi que c'est dans la
partie la plus reculée de l'entre Sambre et Meuse,
dans le pays de Chimay et nous pouvons ajouter le long du
cours de la Helpe majeure jusque Liessies, que la sidérurgie
belge et celle du Nord de la France trouva son berceau".
Par ailleurs, Monsieur André Lequeux écrit (Préface
:L'Avesnois au temps des Archiducs" de l'album II LES
PROPRIETES DES CROY) : "Les forges ci-dessus auraient
leur origine historique dans les lettres patentes de Charles
de Croy en 1515 ou 1519. Je pense que déjà avant
cette date, certaines de ces forges existaient, mais que par
suite de ces lettres patentes, elles prirent une extension
considérable". Le même auteur écrit
encore : "Les industries du fer et du bois sont sœurs
jumelles dans leurs débuts les plus lointains. La plus
ancienne forge dans notre région remonte à la
période celtique. Elle fut florissante à l'époque
romaine. Elle continua pendant la période carolingienne
et pendant le moyen-âge. Celle de Liessies est déjà
citée en 600". Il en découle qu'à
Eppe-Sauvage, des maîtres de forge tels que les Jacquis
devenu Jacquier et les Polchet investirent dans le courant
du XVIIè siècle, qu'ils firent fortune et construisirent
de splendides maisons d'habitation. Ils constituèrent
une sorte d'aristocratie locale. La famille des Polchet fut
ennoblis (Recueil du Condt E. Michaux).
LIESSIES
Le document le plus ancien concernant Liessies est un acte
de l’évêque de Cambrai, relatif à
la fondation de l’Abbaye de Liessies, daté de
1095. C’est donc prés de 11 siècles d’incertitudes,
d’hypothèses de conjonctures dans lesquelles
nous essayerons de ne pas nous perdre.
Origine de Liessies :
1- Celtique :
Oppidum gaulois sur le site naturel de Bernatemont.
2- Germanique :
Des germains romanisés, des paysans soldats les «
Lètes » (qui seraient à l’origine
étymologique du nom Liessies. Chargés par les
Romains de faire face aux invasions germaniques.
3- Le nom de Liessies pourrait venir aussi de Lescia : cellule
pour la prière ou de Laetitia la joie, la liesse…
La Légende :
Wilbert, un seigneur Poitevin, reçoit des terres de
Pépin le bref, il fonde une abbaye sur le site enchanteur
de Liessies son fils Gontrad en prend la direction, sa fille
Hiltrude refuse de se marier à un seigneur voisin,
s’enfuit dans la forêt puis revient, lorsque le
dit seigneur renonce à l’épouser .Elle
épaule alors son frère dans la gestion de l’abbaye.
St Hiltrude meurt en 785, en 1004 des miracles s’étant
produits sur son tombeau, l’évêque de Cambrai
reconnaît ses mérites et tente d’organiser
le culte qui lui est dû. Il veut installer des moines
à Liessies, mais les chanoines en place s’y opposent
. Ce n’est qu’en 1095, que Thierry Seigneur d’Avesnes
et sa femme Ade fondent l’Abbaye de Liessies.
Dés lors, l’Abbaye connaîtra
des fortunes diverses.
- Ecole de calligraphie et d’enluminures au XII éme
et XIII éme siècles.
- Temps difficiles aux XIV éme et XV éme siècles
: la guerre de 100 ans est passée par là.
- Au XVI éme Louis de Blois va redorer le blason de
Liessies. Ecrivain reconnu à la Cour de Charles Quint,
il rétablit la règle Bénédictine
dans toute sa rigueur.
- XVII éme –XVIII éme
: l’apogée.
Le XVII verra le rattachement de Liessies à la France.
Une fois les guerres Franco- espagnoles terminées,
deux abbés Lambert Bouillon et Agapit d’Ambrine
vont permettre l’expansion et la modernisation de l’Abbaye.
Durant ces années les bâtiments d’exploitation
du monastère furent rénovés ou reconstruits,
le parc actuel témoigne de cette période faste.
Agrandi au fil des ans, il regroupera viviers, vergers, potagers
et prairies qui fourniront les revenus nécessaires
à l’édification de nombreuses constructions.
La Révolution :
Les paysans rechignent à payer leur dû au monastère
car la misère règne sur « ces mauvaises
terres de pierres grises même pas bonnes à faire
des chemins », ainsi s’expriment-ils dans leurs
cahiers de doléances daté du 24 mars 1789.
Les habitants de Dompierre contestent le pouvoir abbatial
en venant réclamer aux moines les reliques de St Etton
; tout part à vau- l’eau le 6 août 90 l’inventaire
des bien est liquidé en 1791 les bâtiments sont
vendus et les 26 moines que comptait l’Abbaye prennent
le chemin de l’exil.
En1850- Liessies compte 1221 habitants l’activité
est essentiellement tournée vers l’élevage,
il faut nourrir les ouvriers des villes industrielles voisines.
Liessies s’étend vers les écarts de Beaux-Monts
et de Beaux-Sarts : on construit au plus près des prairies
où paissent les troupeaux ; commerces, artisanats et
petites industries font vivre le village.
La famille Lhomme originaire d’Amiens a acheté
les biens de l’Abbaye, certains seront préservés
(le parc, le château de La Motte) d’autres bâtiments
et notamment les bâtiments religieux tomberont bientôt
en ruine et seront rasés.
Le Déclin :
Grâce au culte de St Hiltrude Liessies va préserver
un peu du lustre d’antan. Mais peu à peu la foi
s’estompe et en 1963, se déroule la dernière
procession dans les rues du village . Pourtant dans les années
30, les journaux locaux estimaient le nombre de pèlerins
venus solliciter les grâces de Sainte Hiltrude entre1500
et 5000 personnes.
Ce sont maintenant les randonneurs qui se
rendent à la chapelle dédiée à
Hiltrude cachée dans la forêt domaniale. Et si
Liessies connaît encore des moments d’affluence
c’est à la brocante quelle le doit : autres temps,
autres mœurs.
Inscription pour le car chez Monique
GROLLET au 02 672 37 14 (à partir du 27 août)
pour le 12 septembre 2007 au plus tard ! |