Guide
pratique du vermicompostage
En Région bruxelloise, près de 34 % des ménages
possèdent un jardin et sont donc en mesure de composter
leurs déchets organiques. Parmi ceux qui ne possèdent
pas de jardin, il existe également un nombre non négligeable
des ménages qui possèdent une cave, un garage,
un balcon ou une terrasse. Autant d'endroits où pourrait
se dérouler un vermicompostage … C'est pour cette
raison, et pour aider ceux qui souhaitent valoriser et réduire
leurs déchets organiques de cuisine, que l'IBGE éditera,
pour la fin de l'année 2003, une brochure sur le vermicompostage.
Cette brochure, qui détaille les principes fondamentaux
du vermicompostage, se veut être un guide pratique pour
vous aider à mener à bien votre compost. Ce guide
reprend, à cet effet, les différents modèles
de vermicompostières commercialisées ainsi que
des " trucs " pour les fabriquer de manière
" artisanale ". Il vous donne également des
conseils sur la mise en route d'une telle compostière,
sur sa gestion et sur les paramètres à prendre
en compte pour réussir son vermicompost. Les problèmes
les plus courants, avec leurs solutions pratiques, y sont également
abordés.
En résumé, vous trouverez dans ce guide tout ce
que vous avez toujours voulu savoir sur ce processus naturel
qui permet, grâce à l'action des vers, de transformer
vos déchets organiques de cuisine en un engrais liquide
et du compost qui nourriront et renforceront vos plantes d'appartement.
Le " Guide pratique du vermicompostage " sera édité
pour la fin de l'année 2003. Il peut toutefois être
commandé dès à présent auprès
du service Info-Environnement de l'IBGE.
Source : Action-Compost - Le journal des maîtres-composteurs
bruxellois
- Bulletin n° 9 - Inter-Compost,
c/o Inter-Environnement, asbl, rue du Midi, 165, 1000 Bruxelles.
Tél : 02/775 75 75 ou info@ibgebim.be Page d'accueil
Voyage
en pays géopathogène
Le 10 janvier 2004, l’aéroport
de Zaventem voyait s’embarquer un groupe de « lopettes
» chargées en pathos et moulte matos.
Un chef décidé avec son bâton, une photographe
assidue et méthodique, un singlet aux fesses de rêve,
un manipulateur de cartes obsessionnel, une desiderata affamée
et effarouchée et deux coriaces associales aux mollets
rebondis.
La troupe part en voyage à
la Goméra, une île à l’ouest des Canaries,
dernière étape de Cristobal Colon avant sa traversée
pour les « Indes ». Les lopettes comptent bien profiter
de cette terre au climat doux, au relief accidenté et
aux savoureuses spécialités culinaires. De bons
augures rassurent l’équipée motivée
:
un vol bon marché avec une compagnie de charters en rupture
de paiement, précipitations annoncées abondantes
par de mauvaises langues, le seul espoir de ces têtes
brûlées réside en l’accueil prédit
très chaleureux de Catherine, notre hôtesse à
la Maison Rose.
Après huit jours de marches
forcées, qu’en est-il de nos randonneurs ?
- Le Chef : « Tout avait
pourtant bien commencé : l’ascension du pic de
Garanojay sans oxygène mais dans le brouillard, les barrancos
asséchés comme nos gosiers, un affrontement permanent
avec une nature hostile, des dents basaltiques acérées,
… mais l’épreuve finale du plongeon en eau
profonde fit se glacer d’horreur certains et malgré
tous mes efforts pour les encourager, quatre membres du groupe
n’auront pas leur brevet de randonneur Gomérien
(c’est pas rien). Ils retourneront à Bruxelles
avec leur statut de lopette amoindrie ; cela m’attriste
fortement mais je ne peux plus rien faire pour eux … »
- Le Manipulateur Obsessionnel
trouve ces vacances très délassantes mais fut
quand même un peu traumatisé par les musiques pseudo-planantes
matinales, par le lever encore plus matinal (je dirai même
plus, nocturne …) de son camarade de chambrée au
demeurant fort sympathique.
Mais la vue de trois créatures marines équipées
d’un slip ergonomique ou encore de chaussures de randonnées
le trouble encore plus. Il est à prévoir que ces
trois créatures réapparaîtront, sous formes
diverses, dans ses rêves les plus fous …
- La Désiderata :
Malgré l’œil attentif du guide, le niveau
du mojo, de la confiture d’oranges ou du vin du pays,
descendait aussi vite que notre joyeuse tribulacion gravissait
les sommets Gomériens.
Tel Colomb bravant les flots hostiles,
la gente féminine affrontait sans crainte l’idée
de quelques kilos superflus. L’astre solaire dardant ses
rayons sur les flots neptuniens ne pouvait que les inciter à
la bonne humeur. Au diable les varices ! Garçon, remettez-nous
une tournée ! ! !
- La Photographe :
Je me croyais pas trop mauvaise randonneuse mais j’ai
vite compris que mes petits camarades jouent dans une autre
catégorie. Quoiqu’il en soit, ce fut une réussite
totale. Tout y était : paysages de rêve, climat
idéal pour la randonnée, accueil et nourriture
excellente au gîte … et surtout : prenez sept caractères
très différents mais animés d’un
même amour de la randonnée et de la nature, secouez
bien (Didier s’en chargeait gentiment) et vous obtenez
un cocktail de vacances idéales. On repart la tête
pleine de paysages ocres, verts et bleus, prêts à
affronter la grisaille du retour.
A quand le prochain voyage de Rando Plus ? ? ?
- Le Singlet :
J’ai découvert sept personnes tout à fait
différentes mais tellement complémentaires. Une
bande de copains et de copines, de la bonne humeur en permanence,
des gars et des filles fous de nature et d’évasion.
Grâce à Didier, j’ai découvert une
région qui m’était totalement inconnue,
des paysages fantastiques et une nature débordante de
vie. A représenter absolument …
- Une coriace associale :
Ce n’est qu’au lendemain du voyage de retour, qu’enfin
sortie de ma léthargie d’éthylo-hépathique,
je puis prendre la plume. Je n’ajouterai que du positif
puisque nantie d’une agréable compagnie de chambre
à l’abri des défaillances techniques (pour
le moment !), je me suis montrée béate d’admiration
devant tout ce qui m’entourait (le petit oiseau, le grand
Teide … jusqu’aux fruits pourris tombés des
arbres). Mais le pathos évoqué plus haut était
au rendez-vous car nous avons été parmi les derniers
à se faire transporter par SOBELAIR et l’au revoir
d’une hôtesse, la larme à l’œil,
n’a fait qu’ajouter à l’émotion
ressentie en posant les pieds sur le sol natal.
Signé : Les lopettes de
Rando Plus.
Nom
de dunes !
(Sources : natura 2000[1] formatage[2]
et « de kust » )
Les dunes de La Panne sont considérées
comme les plus belles de la mer du Nord. La plage à La
Panne est également une des plus étendues et des
plus larges de la côté belge et totalise un tiers
des dunes. Les domaines naturels, aussi, sont importants: 340
ha pour la réserve naturelle du "Westhoek";
61 ha pour la réserve communale du "Oosthoek",
45 ha pour le "Calmeynbos" et 100 ha pour le domaine
de "Cabourg".
Une "pan" est une petite
vallée dans les dunes. Et ce n'est pas la station balnéaire
de La Panne qui démentira cette définition. Les
dunes de La Panne sont considérées comme étant
les plus belles des Côtes de la Mer du Nord. La station
balnéaire située à l'extrême ouest
de la côte belge possède en outre à elle
seule un tiers de toutes les dunes de la Côte flamande,
en ce compris une vaste étendue de sable baptisée
Sahara, et qui a déjà servi à plusieurs
reprises de décor à différents films. Le
caractère paisible de cette immense zone naturelle constitue
une excellente alternative à l'animation de la plage
et des grandes rues commerçantes de la cité balnéaire.
Le Westhoek
Les vastes dunes constituent une réserve naturelle nationale
d'une superficie de 340 ha et baptisée Westhoek. Celui-ci
se compose de deux lignes de dunes, séparées de
la mer par une bande de mousse, de thym et de roses des sables.
C'est au coeur de cette réserve naturelle que se trouve
le "Sahara", une dune de 400 mètres de largeur
où l'on retrouve chacun des différents stades
de la formation d'une dune. On se croirait dans un désert
africain. Cette réserve naturelle héberge en outre
une grande multitude d'espèces animales : l'hermine,
la martre, le hibou des marais, le crapaud à dos rayé,
la salamandre des eaux et, bien évidemment, le lapin,
y ont tous élu domicile.
Les Dunes Cabour
Agées de 5000 ans, les Dunes Cabour sont les dunes les
plus anciennes de la côte flamande.
Pendant la première guerre mondiale, des conduites de
drainage approvisionnèrent les troupes en eau potable
pure. Une promenade dans les Dunes Cabour ne se conçoit
pas sans une visite du Musée. Cette réalisation
de l'Intercommunale des Eaux de Furnes-Ambacht est un bel exemple
de captage d'eau dans le Westhoek.
Au gré des salles de ce sympathique musée d'Adinkerke,
le visiteur se croirait à une autre époque. Le
captage y est expliqué de A à Z. Des instruments
anciens, des matériaux et des documents d'époque
illustrent cette passionnante page d'histoire.
Le Bois du Calmeyn
Le Bois du Calmeyn est lui aussi un lieu de prédilection
des vacanciers et amoureux de la nature. Maurice Calmeyn entama
la création de cette forêt expérimentale
en 1903, avec pour objectif d'offrir un soutènement aux
terres des dunes. L'ensemble est aujourd'hui devenu une superbe
forêt avec sentiers aménagés, menant les
promeneurs des dunes jusqu'à la côte.
Dunes dunkerquiennes
Remarquable système dunaire littoral jeune (dunes "dunkerquiennes")
présentant pratiquement toutes les végétations
naturelles potentielles des dunes flamandes dont il constitue
le plus bel exemple français, dans la continuité
de la Réserve Naturelle Belge du Westhoek.
Par sa géomorphologie
typique des rivages de la Mer du Nord (formes d'érosion
actives avec vastes dunes paraboliques, reliefs en crocs et
cahoudeyres, pannes en formation où affleure la nappe
phréatique, ...), ses conditions mésoclimatiques
originales et la multiplicité des conditions topographiques
et édaphiques, ce complexe de dunes jeunes forme un ensemble
naturel relictuel d'une très grande valeur patrimoniale,
abritant le système dunaire nord - atlantique des côtes
de la Mer du Nord le plus typique et le plus représentatif
à l'échelle du littoral: ourlets et pelouses thermophiles
internes uniquement connus à ce jour du littoral flamand,
pelouses dunaires calcarifères à acidoclines en
mosaïque ou en succession tout à fait caractéristiques,
des cordons sableux les plus externes jusqu'aux cordons internes
en voie de décalcification , Arrhénathéraie
dunaire mésotrophe du Phelypaeo coerulei-Arrhenatheretum
elatioris, ...
Composition du site :
Mer, Bras de Mer
Dunes, Plages de sables, Machair
13 %
Eaux douces intérieures (Eaux stagnantes, Eaux courantes)
Flore
Dans certains endroits abrités, une végétation
herbeuse riche en espèces s'est développée.
Elle reste encore caractérisée par des plantes
calciphiles particulières telles que le Rosier pimprenelle,
l'Hélianthème, l'Orobranche du gaillet, le Grand
serpolet, le Silène penché et le Polygala vulgaire.
Sur les crêtes sèches des dunes, la végétation
reste souvent limitée à un fin tapis de mousses
et de lichens (dune de mousse ou dune grise). On y trouve également,
disséminées, une végétation herbeuse
riche en espèces , telles que la Pensée des dunes,
le Sacifrage tridactyle, la Laîche des sables, la Koelérie
blanchâtre et le Corynéphore. Nous reconnaissons
encore parfois les cuvettes desséchées à
des espèces telles que la Lysimaque et la Salicaire.
Dans le paysage récent de dunes mobiles, les crêtes
de dunes sont localement couvertes d'Oyat. Ici aussi, seuls
quelques vestiges des cuvettes humides riches en espèces
ont été préservés. Les mares profondes
hébergent par contre à nouveau une végétation
aquatique et ripicole riche avec notamment des Characées,
le Potamot dense et surtout l'ache rampante, une plante très
rare au niveau international et protégée en Europe.
Faune
La faune ornithologique actuelle de la région comprend
principalement des oiseaux qui nichent dans les broussailles
tels que le Rossignol, la Tourterelle, la Fauvette et le Fitis.
La forêt et les arbres offrent notamment la possibilité
de nicher au Loriot, au Pivert, au Pic épeiche et aux
oiseaux de proie comme l'Epervier et le Hobereau. En hiver,
des grands groupes de Grives litornes et de Mauvis s'installent
dans les broussailles riches en baies alors que des bandes de
Tarins des aulnes recherchent la forêt d'aulnes. Dans
les mares, on voit réapparaître divers amphibiens,
dont le Triton crêté, une espèce protégée
en Europe. Des invertébrés particuliers, comme
le Petit nacré, survivent surtout dans les vestiges de
la dune grise.
[1]
natura2000
[2]
Formatage.org
La
marche à pied nous renvoie à la mère des
migrations - Franck Michel
De la randonnée à la révolution
Par Franck Michel Anthropologue et président de l'association
Déroutes & détours ( http://www.deroutes.com
).
La randonnée est à la mode. Le voyage à pied
permet de retrouver les traces humaines effacées par les
voitures. Là où la route asphaltée appelle
à la compétition, les randonneurs préfèrent
les chemins de terre et de traverse, vecteurs de solidarité.
Il arrive que la marche soit politique : on marche alors pour
protester. Randonner, c'est davantage se mettre au pas de l'autre
qu'imposer sa cadence. Car marcher au gré de son envie,
c'est d'abord se redécouvrir soi-même.
Auteur de Voyage au bout de la route, éditions de l'Aube,
La Tour-d'Aigues, 2004.
La marche à pied nous renvoie à la mère des
migrations. Avant d'allier le geste à la parole, l'homme,
disait l'anthropologue Leroi-Gourhan, « commence par les
pieds ». La marche nous rappelle la bipédie et ce
qu'elle nous a offert : nos civilisations... Elle est associée
au plaisir. Toute randonnée se voit écourtée
si le promeneur ne ressent pas de plaisir, même dans la
souffrance. L'effort du randonneur est souvent plus une bénédiction
qu'une douleur, même si, pour certains, le promeneur se
transforme en martyr volontaire ! La quête d'un plaisir
inaccessible et d'une harmonie improbable est essentielle. Elle
motive le marcheur-pèlerin. Simple et complexe à
la fois, la marche à pied atteste la vie qui démarre
tant bien que mal, une aventure humaine qui débute vers
l'âge d'un an. Le bébé marcheur trébuche
encore un peu.
Car la marche est aussi une démarche,
un prétexte à la séduction. Des premiers
pas chez soi aux expéditions dans l'Himalaya, il y a un
grand pas que les seuils de la vie permettent de franchir. Forme
de résistance solitaire non dénuée de nostalgie,
la marche est toujours un pas fait en direction de l'autre. Une
rencontre qui exige de l'effort sur soi. C'est une thérapie,
à la fois psychologique et physique. Le marcheur gagnerait
à être remboursé par la Sécurité
sociale, l'Etat devrait y songer, il ferait peut-être des
économies...
Des rêveries de Rousseau aux
semelles de Rimbaud, ce sont ensuite Stevenson, Thoreau, Lacarrière,
Bouvier, Lanzmann et tant d'autres qui nous incitent, en les lisant,
à enfiler nos chaussures. Pour notre plaisir comme pour
notre santé. Défi à la vitesse et au bruit,
la marche incite à la modestie, pousse à la curiosité,
encourage au silence, suscite la méditation. Elle invite
au repli, à l'intimité, à se taire pour mieux
écouter. Elle peut également se muer en un prélude
à l'apprentissage de la liberté, et s'imposer comme
le premier pas d'un acte de résistance... Car marcher est
aussi un appel à l'unité dans la multitude. La marche
réfère au mouvement. Donc à l'action. Quand
la société tout entière bouge, et non le
sujet seul, cela produit le mouvement social. La marche comme
démarche politique. L'homme qui marche est un être
debout.
Le sculpteur suisse Alberto Giacometti,
célèbre pour ses personnages filiformes, considérait
avant tout l'homme debout comme un homme en marche, avec dignité
et sensibilité. Le marcheur est le manifestant par excellence,
celui qui proteste contre l'injustice, qui se lève et s'élève
contre, ou se bat pour, bref celui qui progresse et avance, pas
à pas, refuse de se taire et de se terrer. Grandes marches
ou petits pas, l'histoire en retient les traces, et les défilés
politiques ou les pèlerinages religieux participent de
ce vaste mouvement. Un voyage à visage humain La révolution
est l'une des voies. Ainsi, pour l'anarchiste russe Kropotkine,
« la révolution sociale est une route à parcourir,
s'arrêter en chemin équivaudrait à retourner
en arrière. Elle ne pourra s'arrêter que lorsqu'elle
aura accompli sa course et aura atteint le but à conquérir
: l'individu libre dans l'humanité libre (1) ».
Plus d'un siècle a passé
et tout laisse à penser que soit la route est trop longue,
soit on s'est trompé de route ! La marche s'impose quand
le ras-le-bol s'installe. Celui qui marche est forcément
debout, non résigné, non abattu, non servile, et
c'est ce qui donne à la colère du marcheur toute
sa force. Marcher pour manifester, c'est aussi barrer la route,
installer des barricades ou camper sur les voies de passage. Les
grèves de routiers l'attestent. Lorsqu'on immobilise la
circulation, c'est tout le coeur de l'économie marchande
qui suffoque. Sans transports, plus d'acheminements de biens et
de personnes, et avec des routes bloquées comment le citoyen
pourrait-il encore consommer à sa guise ? C'est le piédestal
du système qui menace ainsi de s'effondrer, et avec lui
nombre d'illusions de la société du bonheur marchand.
A ne pas confondre avec le bonheur en marchant.
Mais comment comparer la marche
avec le marché, le marcheur avec le marchand ? Cela n'arrive
plus ou presque : les colporteurs ont disparu ou sont refoulés
mais, à de rares occasions, on voit des commerçants
énervés se mettre, eux aussi, en ordre de marche
pour manifester, ou contre-manifester... La mère des marches
contestataires porte une date : le 1er Mai. C'est la date mythique
de la marche sociale, celle qui permet au peuple d'avancer et
de faire reculer le patronat. La marche permet alors de se faire
entendre. Le rituel s'instaure, la foule en colère vire
au rouge, en brandissant des banderoles et des pancartes, en criant
des slogans, en chantant des hymnes révolutionnaires. Le
premier de tous les 1er Mai fut celui de 1890, à Chicago.
Il a transformé une simple grève de protestation
en marche organisée et collective. La voie était
tracée pour marcher dès que le monde va mal. La
marche devient un acte militant. Et un souci supplémentaire
pour les autorités en place. Marcher, c'est partir en révolte,
et cela indispose l'ordre public : le nomadisme rebelle est opposé
à l'ordre sédentaire. Les marches renvoient certes
aux manifestations, au militantisme, à l'acte de protester
ou de revendiquer.
Mais elles ouvrent aussi la voie
aux défilés militaires. Elles affirment le pouvoir.
Marches d'Hannibal sur Rome, de Jules César sur la Gaule,
des troupes napoléoniennes (et plus tard hitlériennes)
en Russie, etc. Les exemples de marches guerrières ne manquent
pas. Mues par un esprit de conquête avant tout. La Marche
sur Rome de Mussolini, en 1923, n'est pas la Longue Marche de
Mao, en 1934-1935, mais les deux préfigurent la marche
vers le pouvoir suprême. On marche pour monter un jour les
marches du pouvoir et de la gloire. En une année, de l'automne
1934 à celui de 1935, Mao Zedong a réussi un coup
politique de maître, mais le coût humain de l'épopée
fut terriblement élevé. Cent mille hommes parcoururent
entre 8 000 et 12 000 kilomètres, entre Juichin au sud
et Wuchichen au nord de la Chine, ne cessant de se battre en cours
de route contre des troupes ennemies, plus nombreuses et mieux
armées. La persévérance et la motivation
eurent raison de la loi du plus fort, et l'exploit est à
la mesure du pays : immense. L'histoire retiendra le chemin parcouru,
par les hommes comme pour la Chine, et minimisera les souffrances.
Il faut également évoquer
les célèbres marches pacifiques, celle du sel de
Gandhi, en 1930, ou celle de la paix de Martin Luther King, en
1963 : elles constituent surtout deux formidables témoignages
de la force de la non-violence. La Marche du sel du Mahatma s'est
déroulée en Inde sur 400 kilomètres entre
le 12 mars et le 6 avril 1930. Tout démarre avec une poignée
de sel dans la main de Gandhi, qui proteste contre le monopole
que l'Angleterre impose aux colonisés. D'économique,
la marche devient vite politique, accentuant, précipitant
l'histoire de l'Inde contemporaine. Il y eut aussi les marches
de Martin Luther King, d'abord en Alabama, pour obtenir l'abolition
de la ségrégation raciale dans les bus, puis dans
d'autres Etats du Sud contre toutes les formes d'apartheid (notamment
scolaires), pour aboutir à l'immense rassemblement de Washington,
le 28 août 1963, et à l'inoubliable I have a dream.
Il est intéressant de relever qu'il prodiguait aux marcheurs
« des consignes de non-violence qui allaient jusqu'à
recommander d'éviter d'obstruer la chaussée en se
limitant aux trottoirs et aux bas-côtés (2) ».
Des marches lentes, silencieuses, pacifiques dans l'espoir de
faire avancer le droit. La discrimination recula trop lentement,
et cette méthode douce n'empêcha pas Martin Luther
King d'être assassiné.
En France, de la Marche des beurs
à la Marche des femmes, la lutte contre toute discrimination
continue de passer par l'acte de cheminer, non sans résultats
probants en bout de course. Entre marche au pas, retraite forcée
et marche de libération, il existe bel et bien de multiples
manières de marcher... On a par ailleurs toutes les raisons
de s'inquiéter lorsqu'une rue se transforme en route ou
en boulevard, car cela signifie plus de contrôle et moins
de liberté. Les larges avenues permettent de voir loin,
tout comme elles favorisent le passage, ici de cars des forces
anti-émeutes, là de chars d'assaut. On se souvient
de l'image du tank arrêté par un homme en juin 1989
sur la place Tiananmen, à Pékin. Combien de personnes
écrasées, piétinées, tuées
pour un char détourné ?
Il y a aussi des marches qui s'apparentent
à des exils. Voilà près d'un millénaire
que les Tsiganes - ou leurs ancêtres - ont fui le nord-est
de l'Inde pour échapper à l'esclavage. Une «
longue marche » encore occultée de nos jours. Les
marches forcées prennent diverses apparences. Certaines
sont plus sombres que d'autres : celles des esclaves d'antan ou
des enfants esclaves d'aujourd'hui, toujours africains et noirs,
qui par colonnes humaines avancent enchaînés les
uns aux autres à travers la brousse d'Afrique sous la surveillance
de marchands d'ébène. D'autres marches forcées
ont pour terres d'élection la Sibérie ou l'Asie
centrale, celles si bien décrites, dans leurs récits
poignants, par Ferdynand Ossendowski et Slavomir Rawicz (3). Le
premier est en Sibérie et a été dénoncé
aux bolchéviques tout juste arrivés au pouvoir :
nous sommes en 1920, il parvient à éviter le peloton
d'exécution et gagne la forêt pour atteindre, à
pied, l'Inde et la Mongolie.
Le second relie le cercle polaire
à l'Himalaya durant la seconde guerre mondiale, une randonnée
particulière, après son évasion en avril
1941 d'un goulag du nord de la Sibérie ; quinze mois et
6 000 kilomètres parcourus, et l'auteur survit à
l'épreuve après avoir traversé le terrible
désert de Gobi. Sa persévérance force l'admiration
du lecteur : « Je n'ai jamais touché le fond, ce
point ultime où s'impose la capitulation. Une part infime
de mon esprit se cramponnait à l'idée que renoncer
revenait à accepter de mourir. » Résister
est au coeur de la démarche qui conduit le marcheur déterminé
sur la voie de l'espoir. Il y a enfin la marche finale, celle
qui relève de l'indispensable utopie, qui convie in fine
à un monde meilleur, comme le suggérait dans Les
Damnés de la terre Frantz Fanon, mort en 1961, à
l'âge de 36 ans, qui tenta de poser de nouveaux jalons d'espoir
: « Nous voulons marcher tout le temps, la nuit comme le
jour, en compagnie des hommes, de tous les hommes. (...)
Pour l'Europe, pour nous-mêmes
et pour l'humanité, camarades, il faut tenter de faire
peau neuve, développer une pensée neuve, tenter
de mettre sur pied un homme neuf (4). » Les derniers mots
de son livre furent également le dernier mot de Fanon,
ce médecin militant hors du commun qui essaya d'extirper
sans relâche la peur de l'autre. La marche est indissociable
de la vie : ne dit-on pas communément « ça
marche » pour signifier que cela fonctionne ? Marcher, c'est
refuser de s'arrêter (souvent « en si bon chemin »),
d'éteindre, de s'éteindre aussi, bref de mourir.
Symbole de la vie, la marche nie
la mort. D'ailleurs, les fantômes qui parcourent nos cimetières
ou nos rêves ne sont-ils pas des morts en marche, des morts
vivants ? Le débat reste ouvert. Toujours est-il que la
marche est sans doute l'un des modèles d'une errance active,
riche en expériences, dont les sentiers restent encore
à explorer. En cet été de tourisme de masse,
la marche à pied est un voyage à visage humain.
Franck Michel.
(1) Cité par Jean Préposiet
dans Histoire de l'anarchisme, Tallandier, Paris, 2002, p. 278.
(2) Cité par André Rauch (éd.) dans La Marche,
la vie, Autrement, Paris, n° 171, mai 1997, p. 85. (3) Lire
Ferdynand Ossendowski, Bêtes, hommes et dieux à travers
la Mongolie interdite, 1920-1921, et Slawomir Rawicz, A marche
forcée, à pied du cercle polaire à l'Himalaya,
1941-1942, Phébus, Paris, respectivement 1995 et 2002.
(4) Cité par François Maspero dans Les Abeilles
et la Guêpe, Seuil, Paris, 2002, pp. 165-166.
La
position verticale selon Piero Soave
(Piero Soave)
La position verticale serait la plus économique pour toutes
les formes vivantes à la surface du globe terrestre. Les
végétaux, dans l’ensemble, ont trouvé
la solution du problème ; les animaux l’ont perdue
; et l’homme seul, en adoptant définitivement la
position verticale, a pu dériver dans le domaine du mental
des quantités énergétiques désormais
vacantes. Elle serait donc définitivement affectée
du signe plus. Cette circonstance associée à d’autres,
secondaires mais toutes convergentes, telles que le phénomène
de croissance s’accomplissant chez l’homme principalement
le long de l’axe vertical, la position du cerveau à
l’extrémité la plus élevée du
corps, celle du soleil, source de vie, au zénith dans son
maximum d’intensité apparente, l’attitude verticale
associée aux périodes d’activité, l’horizontale
aux temps de relaxation, de déficience et de mort, d’autres
encore, constituent dans leur ensemble un faisceau d’explications
très suffisantes au sujet du choix, en vertu duquel on
parle d’un « grand homme », des « cimes
de la pensée », des « bas fonds » de
la société,etc.,etc., de l’enfer qui est «
en bas », du ciel « en haut, des anges munis d’ailes
et des montagnes résidences des dieux ou lieux électifs
d’échange entre hommes et la divinité…(Samivel).
Au milieu de nos balades, quelques
pas derrière le groupe, souvent je m’aperçois
que je ne partage pas l’horizon linéaire de ceux
qui me précèdent. Oui, je sais, les Ardennes sont
bien vallonnées et heureusement parmi nos pilotes il y
en a plus qu’un qui nous fait savourer l’ivresse des
montagnes russes en plein milieu des bois où il nous fait
quitter la rivière paisible fonçant à contre-courant
vers le ciel. Mes pensées, souvent, errent à la
recherche d’une vraie montée, celle qui ne te laisse
pas douter de l’angle de la pente, qui te fait avaler la
salive et t’arrache l’air des poumons, qui pioche
au- dessous de l’écorce dans tes mollets, qui t’égare
la vue avant de la faire bondir à travers le dénivelé
; mais oui, chaque véritable montée amène
à un sommet, la plupart du temps caché au- dessus
de notre tête, qui enfin se matérialise sous nos
pieds, lorsqu’ils deviennent les ailes de tout l’esprit,
sublimé par les vastes horizons circulaires dévoilés
tout au bout de la montée.
Voyez ce que veut dire marcher entre
Bruxelles, Namur, Arlon ou Liège en sondant toutes les
aspérités du terrain dans l’attente de franchir
le niveau qui transforme la marche dans une progression d’angles
taillés sur une ligne verticale. Tout en respectant l’expérience
et l’intuition de nos pilotes maîtres dans l’art
de zigzaguer sur les traces de leurs valeureux ancêtres
éburons, de la Gallia belgica, moi, descendant des latins,
je ne cesse pas de rêver, le long de ces marches d’entraînement
à l’effort « inutile »- qui me rappelle
une chanson d’enfance «il le cherche et ne l’atteint
jamais (le but) »- à la haute montagne qu’un
beau jour paraîtra comme dernier écueil du sentier
arpenté. Peut-être je n’aurai pas gardé
la meilleure forme de la jeunesse mais je suis sûr que,
alors, tous les kilomètres avalés en horizontal
me pousseront si loin de sorte à faire entasser le vide
sous chacun de mes pas. Et enfin, en tournant mes pensées
vers le plat pays, comme ces soirs-ci de lune pleine je regarde
l’Atomium en montant sur mon toit, je pourrai conclure mes
mémoires un peu comme J. César : veni (je vins),
vidi (je vis), vici, (je renversa le destin, en y montant dessus)
: piero
Enfin, ça peut faire plaisir
d’apprendre par Samivel, pseudonyme tiré de Dickens,
ancien membre du groupe de haute montagne, pionnier de la défense
de la Nature, grand voyageur et observateur du monde, que : le
mythe d’Icare intéresse particulièrement les
montagnards car il symbolise un élan volontaire vers l’altitude
suivi d’une chute !
Robert
Walser
Le 25 décembre 1956 Rober
Walser, cet amoureux un peu fou de la balade solitaire, disparaissait
à jamais. Son corps a été retrouvé
sur un chemin forestier, étendu au-dessus de la neige de
Noël.
Un demi-siècle après,
le 30 décembre 2006, lors d'un matin ensoleillé
de cet hiver paresseux, je suis sorti seul en raquettes pour fuir
la foule d'une station d'hiver. Le bois d'épicéa
sur les côtes de la montagne paraissait également
un homme sur la cinquantaine avec une chevelure ébouriffée
avec des mèches candides entremêlées aux branches
et racines éparses sur le chemin. Le bruit de fond de la
vallée était presque un sanglot suffoqué.
Le sentier s'ouvrait devant moi pareil aux vagues d'une mer morte.
Le bois cependant frémissait et sursautait à chaque
son qui le percutait, à chaque trace qui le traversait,
étranges signaux des dizaines d'être vivants cachés
autour de moi. A fur et mesure que je progressais en altitude
au milieu du parque national du Grand Paradis (qui a été
crée en 1922), je m'apercevais davantage seul que d'habitude.
Les arbres à côté de moi, tout étant
figés sur une posture d'attente infinie, paraissaient bien
plantés et parfaitement orientés. Ils m'invitaient
donc à me détendre, à monter sans être
pressé sur ce sentier, à chaque courbe de niveau
si doux et mystérieux, à me laisser aller en faisant
confiance à cette voie empruntée sans penser ni
au débout ni à la fin. Une fois la forêt terminée,
je me suis retrouvé sur une vaste plaine immaculée,
domaine de la toundra alpine. Au-delà d'un alpage abandonné
et enseveli, la vue s'étendait large jusqu'aux crêtes.
Le soleil de midi, encore derrière les sommets, dessinait
comme une frise opaque sur la marge inférieure du ciel
bleuté. J'avais l'impression d'avoir plongé dans
le monde qui était avant et qui sera après mon passage
dans cette vie. Ma mère endormie à jamais flottait,
finalement libre et inépuisable comme une force de la nature.
Air, lumière, vent et obscurité. Je n'avais qu'à
céder à cette plénitude sans craindre la
solitude universelle, un puits bien plus profond de la flaque
d'eau qui perçait mon âme. Enfin solitaire plus que
jamais, mais également solidaire avec la nature rude et
inconnue, pourtant suffisante à elle même.
Robert Walser, avec sa morte solitaire,
ses ormes perdues entre la neige de Noël, a écrit
le plus beau poème inachevé sur la communion de
la nature avec l'homme, tel qui l'était au bout de son
existence errante, autant discrète que la chute de la première
couche de neige de cet hiver paresseux.
La Neige
(Der Schnee, p.103)
La ville entière est cette nuit
une splendeur blanche de conte.
Doucement je suis sorti
dans la neige, la neige appliquée
pour à l’air libre
lancer des youpis à tue-tête.
Après tout j’invente ainsi des notes ;
pour ces hommes distingués dont je veux être
il ne convient pas de crier sa joie de vivre.
De cela se préoccupent les rustres
qui ne se plient pas aux douces prières.
Ainsi j’allais donc vraiment très
doucement à travers l’éclat absent de la lune,
car il neigeait. La neige n’est pas dure,
bien plutôt tendre, humide et molle ;
Les flocons qui tombent
sont caressants plus que secs.
C’est comme s’ils embrassaient
quelqu’un et comme s’ils le savaient,
comme si la première et douce neige savait
qu’elle ne fait pas mal aux petites joues
qu’elle effleure de son écume.
Si je ne me trompe,
mon étrange manière casanière m’a permit
d’attraper un beau tableau d’hiver !
Le
Géant des Montagnes (http://www.alpesattal.com/Default.asp)
|
Je veux vous conter l’histoire d’un
géant de la montagne. Un homme qui depuis dix ans
est allé vivre tout seul à 2097 m les 4 saisons
en face du mont Rose. Un solitude royale la sienne, l’annonce
le pancarte sur la dernière pente de 850 m de dénivelé
qu’il faut avaler pour s’approcher de lui :
vous êtes dans un endroit où les aigles apprennent
à voler et les rêves à chevaucher les
étoiles. Il lui a fallu deux ans de traversée
des Alpes pour dénicher ce coin perdu panoramique,
assez bien ensoleillé et béni d’une
source d’eau. Un alpage de fin 1800, après
la dernière guerre ruiné, qu’il a rebâtit
en bois et en brique et revêtu de sa robe en pierre
du cru, lui-même maître d’ouvrage et bête
de somme (60 kg de matériel à chaque fois
le long du sentier escarpé). Il a fait recours à
l’hélicoptère seulement pour transporter
la bétonnière et les poutres du toit. Ce jeune
licencié en philo depuis l’âge de dix
ans cultivait le rêve de quitter son lac de Como natal
pour aller fabriquer en hauteur un chalet à lui,
comme celui d’ Heidi parmi les alpages suisses, dont
il garde encore dans son nouveau nid l’album d’images
de son enfance. Son métier est celui de vivre, pas
de survivre en attendant de toucher le salaire, de jouir
de vacances ou tout court de travailler le jour et dormir
la nuit. |
En effet ça peut lui arriver de
passer 24 hrs d’affilé à couper ou manipuler
le bois pour faire sa provision d’hiver ou fabriquer
un lit pour accueillir les hôtes de son B&B surélevé.
Maintenant il est en train d’ajuster les panneaux
solaires pour capter tous les rayons possibles pendant la
saison froide et de remplir ses tanks d’eau afin d’être
prêt à endurer le premier enneigement à
la fin d’octobre, car la nature lui a appris d’être
prévoyant. Et quand tout gèle autour de lui,
c'est ne pas non plus chez lui l'entrée en léthargie
car la piste de raccordement entre sa haute tanière
et le pied de la vallée demeure toujours ouverte.
Il lui faut seulement se munir de rampons et raquettes.
Jour et nuit, ainsi, il échappe à la routine
en montant ou descendant de son plein gré; une fois
la piste battue, encore plus rapidement que lorsqu'elle
est sans neige. |
|
De temps en temps Giuseppe va à
Milan pour arrondir ses revenus en faisant de gros travaux manuels.
A minuit, il quitte son nid, enfourche sa camionnette, arrive
lorsqu'il fait encore nuit à l’adresse métropolitain
convenu et à 6,30 sonne à la porte du client, qui
s’inquiète pour sa ponctualité (les plombiers
ne sont jamais à l’heure en ville). Et il a beaux
d’expliquer qu’il vient de se lever après un
bon sommeil réparateur dans sa camionnette garée
en face de l’immeuble du client. Une fois par an, donne
à ses parents âgés, qui n'avaient pas approuvé
son choix de vivre à l'apparence farouche, le droit au
regroupement familial, en profitant du fait que le 5 août,
lors d'une fête patronale, l'hélicoptère fait
service de navette avec la vallée.
|
Et les femmes...lorsque je suis monté
il y avait une amie à lui, citoyenne, à l'aider
à faire le ménage; ensuite il m'a confié
que les occasions ne lui manquent pas, son problème
est plutôt l'inverse, d'arriver les faire partir une
fois qu'elles prennent le goût à cette vie
hors tous clichés. Il n'est pas de tout possessif
avec l'autre sexe; l'a bien compris une journaliste qui
voulait l’interviewer dans son B&B tout en ne
sachant pas l'adresse. Lorsqu'elle lui a avoué, une
fois épuisée par la montée, qu'elle
devait le lendemain rentrer à Verona à 11h30,
l'a réveillée à 2h30 du matin pour
l'embarquer sur le premier train avant l'aube. |
Son compagnon le plus fidèle s'appelle
Jago, un chien pasteur du Caucase de 5 ans, un peu moins
gros que lui (75 kg contre 100 kg) qui s'est bien adapté
à cet habitat à loups. Une fois seulement
il s'est enfoui en bas, 12 minutes lui a fallu pour descendre
à flairer l'odeur d'une congénère en
chaleur; Giuseppe derrière lui a mis le double de
temps. Hélas, trop tard pour l'empêcher de
tuer un caniche et blesser son patron, qu'ignoraient d'avoir
à faire avec un Jago à quatre pattes en crise
d'abstinence. |
|
J'ai passé un jour et une
nuit au B&B d'Alpe Sattal; j'y ai des amis qui n'avaient jamais
dormi dans un refuge: ils étaient au septième ciel.
La nuit nous avons causé, rigolé, chanté,
joué la guitare, jusqu'aux premières heures du matin
nous n'avons eu que des pensées positives, le seul dogme
que Giuseppe impose à ses hôtes.... Le petit balcon
de l'alpage se penche sur le vide de nuages; et au-delà
de cette couche, le Mont Rose arbore deux de ses sommets de 4000
(entre autres la Punta Gnifetti, 4559, du refuge le plus haut
d'Europe).Et à 7 hrs tout le monde est déjà
dehors pour assister au levé de rideau sur ce majestueux
théâtre en plein air.
Grand Giuseppe et ton B&B (blues
bénédictin): vis ton rêve et travaille!
Piero
Le
Guide des Taches
Lors des randonnées il n'est pas
rare de se salir ... un peu. Que ce soit de la boue ou plus
embêtant de la sève les taches sont parfois
tenaces. Voici un petit guide qui vous aidera - peut-être
- à vous en débarasser !
Guide
des taches (1,4 MB !) |
|
EN
MARGE DE ... Le Chasseur d'Eclipse en Andalousie
Oui, même cette année
bissextile j’ai réussi à dénicher la
lune rouge dans les cieux les plus méridionaux de la péninsule
ibérique. Et cela malgré les prévisions des
modernes devins qui annonçaient des perturbations atmosphériques
sur toute l’Espagne. En effet, lorsque j’ai atterri
à l’aéroport de Malaga, la région souffrante
de sécheresse chronique se réjouissait de cette
semaine sainte de pluies ininterrompues. Une trêve d’une
journée cependant venait de s’intercaler, mais les
bulletins météo insistaient sur la persistance des
nuages même pendant la nuit de mon rendez vous avec la lune
rouge. Il fallait alors s’armer de patience pour se tenir
aux aguets des trouées dans les nuages jusqu’aux
petites heures du matin.
En guettant la terre de l’avion,
j’avais pourtant entrevu les pentes abruptes de la Sierra
Nevada plus candides que d’habitude s’avancer à
travers le brouillard pour atteindre le grand Bleu sans franchir
des grandes barrières nuageuses. Une fois débarqué
de l’avion, le soleil demeurait vainqueur sur le littoral
de Malaga. J’ai exploré les anfractuosités
de la côte orientale à la recherche de l’endroit
le mieux placé pour être à l’abri d’un
éventuel retour du mauvais temps et sortir sans d’autres
gênes la nuit. Ainsi j’ai écarté le
balcon d’Europe, au centre de Nerja, bien panoramique mais
bondé de touristes pour la plage hors saison. Rien à
faire non plus dans le pittoresque château arabe de Salobreña,
inaccessible aux chrétiens errant la nuit. J’ai fixé
enfin mon camp de base dans un hostal très spartiate près
de la bourgade d’Herredura, avec sa plage en fer à
cheval derrière un promontoire. Le temps de voir le soleil
couchant faire son clin d’œil sans froncer ses sourcils
de nuages. Avant de me coucher, un petit détail a redoublé
ma confiance : faute d’autres moyens d’alerte dans
l’hostal, j’avais acheté dans un bazar chinois
un réveil assez bruyant mais armé d’une sirène
au son retentissant, vite placée sur l’heure fatidique
: 2,45 a.m. de l’entrée de la lune dans l’ombre.
Réveillé sur le coup,
je suis sorti dans la foulée sur la terrasse encore en
pyjama. Ma bien aimée était toujours là,
bien escortée d’un couple d’astres fidèles.
Un triangle isocèle surplombait la mer : Saturne au sommet,
la pleine Lune et Régulus du Lion à la base. Vite
habillé je me suis précipité sur la plage
de la veille avec un équipement d’astronomie choisi
exprès pour l’avion : uen paire de jumelles 11 x
70 ancrée sur un trépied de photos et mon appareil
compacte, qui hélas devait rester presque aveugle.
Déjà à 3 h.
une petite égratignure ronde (due à l’ombre
de la Terre) se devinait sur le lobe supérieur gauche de
la lune, de plus en plus marquée dans les minutes suivantes.
Le soir avant j’avais commencé à subir l’envoûtement
de la pleine lune qui venait de se lever de la montagne. Je convoitais
la surface de son disque pareil à un amoureux d’une
femme qui admire sa peau : même les moindres anomalies,
dans mon cas les rides des cratères ou les dépressions
des mers, se transformaient en grains de beauté. Maintenant
qu’elle, penchée au balcon du haut de la mer, dévoilait
à moi seul toute sa beauté, j’attendais d’apercevoir
les prémices de son nouveau déguisement. Petit à
petit une tranche orange et brune faisait surface à la
marge de son disque déjà ombragé. Mais ce
qui me captiva davantage était l’autre partie, encore
éclairée, d’où venaient de se profiler
les traits d’un être vivant. Des yeux à noyau
d’amande et un relief de nez pointu et bouche petite se
dessinaient comme le visage d’un panda géant, tandis
que la chevelure de plus en plus touffue assumait une teinte verte
de gris. Pour longtemps je suis resté sidéré
par cette ressemblance, qui a finit pour sceller l’image
de la lune lorsqu’elle était rien de plus qu’un
contour en filigrane filtrée par l’ombre de la Terre.
A 4 h. l’éclipse était
totale (d’une durée de 50 minutes), même si
ce n’était pas vraiment la lune rouge annoncée,
amalgame de toutes les aubes et crépuscules du monde. Autour
de moi, j’entendais la cadence lente des vagues sur la plage,
du large des cris de mouettes invisibles m’arrivaient à
peine confus ainsi que de la colline planait l’aboiement
d’un chien andalou. A part eux, à cet endroit-là
aucun être vivant ne restait subjugué par l’enchantement
d’une nuit lunaire: sa lueur éteinte laissait paraître
une prairie d’étoiles auparavant inaperçues.
Derrière moi un monument
s’élevait solitaire en mémoire du marin inconnu
qui avait périt lors d'un naufrage de la flotte espagnole,
sortie de Cadiz en août 1562 et emportée par un violent
orage au fond des eaux de la baie en face de moi. L’homme
sculpté levait son bras sur l’épave d’un
navire. Moi, moins héroïque sans doute que lui, mais
également isolé comme un chien andalou, navigateur
sans boussole ou astrolabe, toujours sous l’enchantement
doux d’ une lune plus moresque que rouge, je m’étais
hissé sur le perchoir d’un maître-nageur. La
musique silencieuse de la mer ainsi que la faible transparence
de la lune, toujours reine des étoiles, m’avaient
libéré des soucis, comme si j’étais
sur l’escalier de l’eau dans le jardin d’architecte
de l’Alhambra.
Subitement je me souvins que dans
la même tranche horaire d’il y a dix ans, à
4 h 39 était né, à Bruxelles sous la pluie,
mon fils Alessandro, jusqu’aujourd’hui le rayon le
plus éclatant de ma vie. Entre temps dans le ciel le char
de la grande Ourse flanquait le bige de la pleine Lune toujours
traînée par l’impétueux Saturne. Cependant,
lorsque – à 5 h. du matin- la première caresse
du soleil venait d’effleurer la croûte lunaire, du
côté opposé à celui qui en premier
s’était effondré, la lune se trouva encerclée
d’un rideau de nuages qui finit pour l’engloutir bien
avant que son disque ne s’allume. Et comme dans toutes les
aventures, une veine d’amertume brisa la fin de cette sortie
de noctambule pas du tout ivre. Pour l’Histoire il s’agit
de la dernière éclipse totale de cette première
décennie et du numéro 3.505 dans le derniers 5000
ans.
Je laisse au lecteur, qui a eu l’amabilité
de suivre mon récit jusqu’à la fin, de trouver
sa réponse à la question suivante. Dans ce monde
globalisé ou plutôt village global où nous
sommes destinés à vivre, peut-on encore séparer
la réalité de la fiction, la vision du songe, la
poursuite d’un but dans l’espace de l’ambition
inassouvie sur la terre ? Moi, à l’aube du 21 février
2008, je n’ai qu’une demie réponse, affirmative.
Piero Soave
EN
MARGE DE ... Le pays de Rainis et Aspazija
Le couple Rainis et Aspazija, précurseurs
de la social-démocratie lettone, auraient bien pu être
comme le binôme Sartre-De Beauvoir si leur Pays était
la France.
Lui le plus grand écrivain
de Lettonie, digne du Nobel et candidat échoué à
la Présidence de la jeune République, elle poétesse-
féministe, exilés d’abord et enfin réunis
au chalet au bord de la mer du Golfe de Riga, où s’alimentait
la flamme de liberté de leur petite patrie.
Depuis 1991, la Lettonie avec les
deux autres républiques, âmes sœurs, est sortie
indemne d’une résistance collective à l’occupation
étrangère -durée 50 ans- et culminée
avec une grande chaîne humaine-la via Baltica- de 2 millions
de personnes, tranchant les frontières de la peur et de
la haine et renouant les liaisons du sang. C'est impressionnant
comment subsistent des endroits, anciens sièges de l'oppression
et de la terreur, si bien intégrés dans un cadre
urbain paisible et de pure esthétique! Telle est la vue
du somptueux palais aux balcons à balustrades bombés,
aujourd'hui désaffecté, sur l'animée rue
de la Liberté (jadis Stalin) ou la police secrète
Cheka (KGB) tenait ses quartiers. Ou le parc de la Victoire (1941),
bénéficiant à l'occasion d'une couche gelée
(-14°) propice au ski nordique, qui exhibe encore une colonne
à forme de fusée, ébréchée
d'un côté, et à la base un groupe armé
qui accule au mur..quelqu'une du peuple, traitée d'ennemie.
Car en juin 1941, tragique fut ce
genre de victoire pour les victimes bourgeoises de la première
occupation soviétique, entre autres des filles prélevées
à la sortie d'une fête et dépêchées
en Sibérie en talons aiguille sur des wagons à bestiaux.
Un échantillon du convoi est resté ancré
sur le quai de la gare de Tornakalns, pour remémorer les
touristes directes à la côte de Jurmala, ou ternir
davantage la vie des russes, enracinés dans les faubourgs
à l'ouest de Riga, comme celui de Zolitude, truffé
des stakhanovistes blocs de maisons. En guise de triomphe pour
sa retrouvée indépendance, la vielle ville hanséatique
a érigé un très riche espace muséal
sur les trois occupations du Pays (dont 2 soviétiques)
sur la place de la Mairie, un bâtiment noir à forme
de bunker, qui contraste avec l'élégance et le style
éblouissant de la maison des têtes noirs, la confrérie
allemande des marchands célibataires qui ont fait de leur
richesse un trésor d'héritage pour la ville.
Et cela peut-être est la carte
secrète de la Renaissance de Riga et de la Lettonie à
l'aube du XXIème siècle: par sa légèreté
d'esprit, qui fait partie de l'art ressortie de la vie, parvenir
à traverser les périodes les plus obscurs d'asservissement
et de pénurie pour étaler au plein jour des fruits
incorruptibles de beauté dans tous les ouvrages de l'homme.
C'est comme ça qu'il faut goûter le genius loci en
se laissant traîner le long des allées Elizabetes
et Alberta (Jela) où les plus beaux fleurons de l'art Nouveau
se côtoient.
Des masques tragiques, des cariatides
et des géants, nature stylisée et foisonnante nous
submergent du haut de palais, dessinés par des architectes
comme M.Eisenstein, père du créateur du Cuirassé
Potemkine. Alors, on peut se croire dans l'empyrée tout
oubliant de la misère, de l'injustice et de l'ambiance
sordide que l'Histoire a semée sur les pavés de
la ville, sans assujettir à jamais son visage d'humanisme.
Piero Soave
|
EN
MARGE DE ... Le Patou
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la BD |
Le chien de protection a pour
fonction de dissuader tout intrus de s’approcher du troupeau.
Ce n’est ni un chien de conduite, ni un chien de compagnie et
encore moins un chien d’attaque.
C’est un chien qui a pour fonction
de rester en permanence avec les animaux (365 jours/365, de jour
comme de nuit) et de les protéger. Son rôle est de dissuader tout
intrus de s’approcher du troupeau.
Il est attaché et respectueux à l’égard du troupeau, sûr de lui,
dissuasif, sans pour cela faire preuve d’agressivité non justifiée,
ni même intervenir physiquement en dehors de son périmètre de
protection.
Dans les Pyrénées les sentiers de
randonnées passent au milieu de prairies. Vous aurez donc certainement
l'occasion d'en croiser l'un ou l'autre. Cette
petite bande dessinée (41 mb) vous donne quelques conseils à respecter
pour passer le plus sereinement possible.
Plus de détails ici: Le-patou |
EN
MARGE DE ... Pégase fait la Vanoise
A quoi sert vraiment le couteau que
tout bon randonneur trimballe dans son sac ?
Définitivement à couper le saucisson de
l’apéro. C’est ce que Chantal faisait ce 20 août dans le compartiment
du TGV qui nous emmenait vers Valence. Des bouteilles de Champagne (fraiches,
s’il vous plait !) tombées bien à point des sacs de Patrick et Brice
complétaient ce tableau idyllique.
Daniel commençait à faire ses comptes….
Aucun incident de parcours n’étant à déclarer(
Emile et Patrick ayant planifié le voyage de main de maître), c’est
dix-huit montagnards motivés, bien décidés à vaincre tout sommet qui
oserait les défier qui ont débarqué en gare de Moutiers vers 18 heures
ou Félix , qui serait avec son épouse Anne-Marie, notre guide pour ce
séjour, les attendait de pied ferme et tout sourire dehors, pour les
emmener à leur lieu de bivouac pour cette semaine qui s’annonçait sous
les meilleurs auspices. Le bivouac étant en fait le charmant EPICEA
LODGE de Pralognan, Hôtel au pied des montagnes ou tant le logement
que la tambouille (Pardon la cuisine savoyarde !) allait se révéler
hors-pair eut égard aux pistoles effectivement déboursées… Daniel était
dans ses comptes….
… Félix…..Sous son air bonasse, cet individu
est redoutable……de gentillesse, d’amabilité, d’efficacité et d’abnégation
car, emmener 18 randonneurs de niveau inégal dans ce périple caillouteux
et magique du parc national de la Vanoise, il fallait oser… Lui et la
délicieuse Anne-Marie, à laquelle toutes les qualités énoncées ci –avant
s’appliquent également, l’ont fait avec un talent digne des plus grands
pilotes.
L’accueil d’Isabelle, notre hôtesse pour
cette semaine, fut aussi au-delà de nos espérances.
Mais bon, on n’était pas là que pour rigoler,
apéroter et manger (Quoique…) et nos amis Anne Marie et Félix se sont
chargés de nous le rappeler lors du premier briefing du soir. Cette
habitude allait s’installer chaque soir avant que le Génépi (médicament
biologique local à base de … Genépi !), la tisane des deux marmottes
et les parties de Rumikub endiablées n’agissent sur nos organismes.
Daniel, après la revue sportive, ne prenait pas de risques et refaisait
ses comptes….
Dès le lendemain matin, les choses sérieuses
ont effectivement commencé et le Mont Bochor et ses lacs avoisinants
nous ont dévoilés leur richesse et leur beauté sauvage. Cet apéritif
(décidément, on n’en sort pas… !) permît à chacun de mesurer sa condition
et à nos guides d’évaluer leurs troupes et d’adapter le programme pour
les jours futurs qui allaient se révéler de plus en plus intéressants
et variés.
Les jours suivants, Anne-Marie se chargeait
de piloter un programme allégé pour celui ou celle qui le souhaitait.
Brice, nous mettant régulièrement une demi-heure dans la vue (salaud
de jeune pressé d’arriver au bar!), n’était pas trop concerné. Guy,
non plus, m’est avis que ce type est dopé… à son âge, marcher comme
ça, c’est pas normal, il doit prendre des trucs ou il a un petit moteur
quelque part, allez savoir….Il est vrai qu’en montagne, les Cailloux
sont chez eux…. Emile, nous servant quelques bonnes blagues bien amenées
de son stock inépuisable, égayait le parcours. Daniel, en fin de rando,
comptabilisait les dénivelés et les notes au dispensaire local de boissons
fraiches et autres douceurs sucrées. ….Chacun son truc, n’est-ce pas
Christian ? Roland, ayant détecté un puits de Chimay bleue encore vierge,
était aux anges et faisait déjà des projets d’exploitation industrielle.
Emile et moi, curieux de nature, testions les bières locales…..Il faudra
en reparler, ils se démerdent, les bièreux savoyards.
La société moderne et ses ravages étant
présents malgré tout, certains, le soir, likaient sur Facebook, la photo
prise le matin même par leur voisin de table ( ….ferait mieux de me
taire, moi, sur ce coup là… Bon, personne n’est parfait…Quoique..).
Michèle, toujours efficace s’étant chargé
d’assurer les transports locaux, nous partîmes chaque jour, le cœur
léger et le bagage mince (Merci Charles Aznavour !) par tous les moyens
de transport locaux : navettes, téléphérique et télésiège pour affronter
sans peur et parfois même sans reproche les plus audacieux dénivelés
qui bien que déjà intéressants, en fin de rando augmentaient de façon
marseillaise (Daniel s’embrouillait dans ses comptes….)
-furent ainsi vaincus sans pitié au jour 2: Les célèbres duettistes
PECLET & POLSET.. Pas des comiques, je vous jure..
Au jour 3 : Les crêtes du Mont Charvet et le col de la grande Pierre
pour les costauds et le col de Golet avec le rocher de Villeneuve pour
les petits bras dont je fus ce jour-là.
Le jour 4 : Le col de la Vanoise et son refuge, les Arrolets et le Moriond
pour ceux qui avaient bien mangé leur soupe, les autres se contentant
d’un tour au lac des vaches..
Le pas de l’âne du jeudi fut sans nul doute le plus chaud. Je défie
n’importe quel âne d’aller traîner les pattes à cet endroit... Mais
cette route rouge semée d’embûches nous fit rencontrer les chamois,
rares en cette saison car ils cherchent le froid …. .et nos limites
physiques car l’ascension totale jusqu’au refuge de la Valette nous
prit près de 4 heures dont une belle partie hors-piste (Félix, je t’ai
détesté dans cette descente!) Sous une température de 26° en moyenne…..Si,
Si , tout ça….Daniel a compté…
Anne –Marie offrait ce jour-là à ses supporters une belle et solide
montée magique vers ce même refuge de la Valette au départ des Prioux.
La » balade » du vendredi au cirque du
Génépi allait se révéler également costaude et éprouvante pour des organismes
un peu amortis par cette belle semaine. Roland, n’ayant vraisemblablement
pas son compte, nous quittait, sans prévenir, quelques heures pour s’envoler
vers les sommets ….avait-il croisé une chamoisette aux yeux doux ? Nul
ne le saura jamais….Roland parle peu et les chamoisettes sont discrètes.
Les plus calmes d’entre nous suivaient
Anne-Marie qui leur fit découvrir les fameux chardons bleus.
Christian et André, n’écoutant que leur
courage avaient décidés ce jour-là, au lieu de randonner, de s’attaquer
à une via ferrata ponctuée d’une tyrolienne de 400 mètres. Chapeau les,
garçons ! Aux dernières nouvelles, ils sont toujours vivants et en un
seul morceau et prêts à remettre ça.
Et cette dernière magnifique journée se
termina chez nos guides qui, non content de nous avoir promenés toute
cette semaine, mirent ce soir-là les petits plats dans les grands pour
nous offrir un apéro gargantuesque digne du cocktail dinatoire des entreprises
du Bel20 .. Daniel, pourtant très fatigué, recomptait et commentait
le dénivelé de la journée… On ne se refait pas.
……Et le retour en Belgique et sa canicule….Des
gens heureux et déjà un peu nostalgiques conscients d’avoir vécu une
petite tranche de vie un peu exceptionnelle, hors du monde et de ses
vicissitudes du quotidien.
Bye, Bye Pralognan, on ne t’oubliera pas
de sitôt et les photos circulent déjà…Elles nous rappellent que nous
sommes petits et que la montagne est grande.
Me reste une grave question existentielle
: Est-ce que Brice dort avec son chapeau ? Mystère…
Le reportage photographique de ce
séjour dans le Parc National de la Vanoise (20 au 27 août 2016) à l'adresse
suivante: VANOISE
PEGASE
VIEILLIT MAIS COURAGEUSEMENT POURSUIT SA ROUTE
Schaerbeek – Le groupe de marche PEGASE
soufflera cette année ses 110 bougies. Sa présidente Lucette et son
époux Luc prévoient que s’y ajouteront encore de nombreuses années.
Nous engrangeons toujours de nouveaux membres. C’est ça le miracle Pégase.
Lors de son 100e anniversaire, Pégase
reçu une lettre de félicitation de la reine Fabiola qui avait été avertie
par sa pédicure , membre de longue date de Pégase
Entre-temps, nous voici 10 ans plus tard, le reine Fabiola nous a quittés,
mais le groupe fondé en 1906 compte toujours 430 membres.
Au début du XXème siècle, le Touring Club
de Belgique fondé en 1895, proposait une section de cyclo-tourisme.
Entre-temps , les voitures se manifestant de plus en plus, les cyclos
du TCB se sentaient délaissés et oubliés ce qui conduisit les membres
malheureux de cette section à fonder Pégase à l’époque uniquement consacré
au cyclo-tourisme.
Avant la deuxième guerre mondiale, un groupe d’ amis se retrouvait chaque
w.e. pour une sortie cycliste. Même pendant la guerre, alors qu’il était
difficile de se procurer des pneus, Pégase resta actif. Pour continuer
à se voir, les membres se donnaient rendez-vous dans les bois aux environs
de Bruxelles pour camper alors que c’était fort dangereux.
Après la guerre, un des cyclistes fonda
une section pédestre. Aujourd’hui celle-ci a pris le dessus bien que
la section cycliste existe toujours.
Bulletin
Lucette Jaumain, 83 ans, habite depuis toujours à Schaerbeek. Depuis
1997 elle assure la présidence de Pégase. « Je suis membre depuis 1963
». Son mari, Luc Vandermeiren, lui aura bientôt 90 ans. « Précédemment
j’habitais Anvers et roulait fréquemment à vélo. Des cousins me parlèrent
de Pégase : « tu devrais y aller, il y a beaucoup de »jolies Poeske
» à trouver ! C’est ainsi que j’ai connu Lucette » Lucette : » Nous
avions la quarantaine et n’avons pas eu d’enfants. Mais Pégase est notre
enfant. Tout au long de son histoire, Pégase fut à l’origine de la formation
de nombreux couples et cela est toujours d’actualité »
Les membres de Pégase peuvent se rencontrer
trois fois par semaine. Le mercredi il y a des promenades de 12 et 18
km dans les environs de Bruxelles et une randonnée de 25 km plus éloignée
de la capitale, le plus souvent dans les Ardennes. Le samedi après-midi
des promenades ont lieu dans la Forêt de Soignes. Le dimanche d’avril
à novembre il y a des excursions cyclistes et naturellement des sorties
pédestres
« Le dimanche nous partons souvent de la gare du Midi ou Centrale pour
des randonnées dans les Ardennes ou dans les Fagnes – nous voyageons
de préférence en train plutôt qu’en voiture. Quelque fois nous partons
sac au dos pour un w.e.. Une fois par an, nous déplaçant en autocar,
nous partons en voyage le plus souvent en France. Nous sommes allés
en Picardie, en Normandie et l’an dernier à Colmar. Mais l’Angleterre,
l’Allemagne, les Pays-Bas et le Danemark figurent aussi à notre palmarès».
Lors des sorties, la langue habituelle
est le français mais d’autres langues sont pratiquées entre membres
comme souvent à Bruxelles.
De temps en temps un arrêt est prévu pour
des explications concernant la nature ou une
chapelle que l’on rencontre le long de nos chemins. Pour la journée,
chacun emmène son pique-nique et un endroit agréable est choisi pour
déguster nos tartines.
Les pilotes sont entièrement bénévoles.
Le programme de nos sorties est publié dans le bulletin du club qui
depuis de nombreuses années est publié mensuellement et envoyé par la
poste. La plus grande partie de notre cotisation, un montant minime
de 14€, est consacré à la confection et à l’envoi du bulletin. « Mais
déjà une partie de nos membres reçoivent le bulletin par e-mail ».
Pas de subsides
« La plupart de nos membres sont quelque peu âgé , le cercle vieillit»
dit Lucette. Nous avons même des membres de 90 ans. Il y a plus de dames
que de messieurs, des dames seules en général. Les sorties du mercredi
ont le plus de succès. Les 3 groupes réunis nous arrivons parfois à
près de 100 participants. Le dimanche nous avons plus de jeunes qui
se présentent.
« Luc et moi nous consacrons ces derniers temps à un pique-nique convivial
organisé une fois par mois et effectuons ensuite une petite promenade
ce qui nous permet de retrouver d’anciens amis. Certains doivent renoncer
de venir, les déplacements devenant trop difficiles. C’est la vie ».
Pégase a-t-il encore un avenir ? « Nous
l’espérons bien. Jusqu’à présent nous avons toujours enregistré de nouveaux
membres. Notre ancien président disait souvent « grâce aux bénévoles,
Pégase existera toujours ».
Pour la suite de nos 110 ans donc : en
avant marche !
Traduction libre de Luc VANDERMEIREN
ARTICLE
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WANDELCLUB
PÉGASE VERGRIJST, MAAR WANDELT MOEDIG VOORT
Honderdentien kaarsjes mag de Brusselse
wandelclub Pégase dit jaar uitblazen. En als het van voorzitter Lucette
en haar man Luc afhangt, zullen daar nog vele jaren bij komen. “We zijn
altijd al aan nieuwe leden geraakt. Dat is het mirakel van Pégase.”
Bij het honderdjarige jubileum ontving Pégase nog een brief met felicitaties
van koningin Fabiola. Geregeld via de pedicure van Hare Majesteit, die
sinds jaar en dag lid van Pégase was. Ondertussen zijn we tien jaar
verder. Koningin Fabiola is niet meer, maar de club die in 1906 boven
de doopvont werd gehouden, telt nog steeds 430 leden.
Aan het begin van de twintigste eeuw had Touring Club België, opgericht
in 1895, een levendige afdeling fietstoerisme. Terwijl er meer en meer
auto’s in het straatbeeld opdoken, geraakten de fietsers van Touring
steeds meer in de verdrukking. Die onvrede leidde tot de stichting van
Pégase, in de begindagen exclusief voor fietsers. Voor de Tweede Wereldoorlog
trok een groep vrienden er ieder weekend met de fiets op uit. Zelfs
tijdens de oorlog, toen je nergens aan fietsbanden kon geraken, bleef
Pégase actief. Om elkaar te blijven zien, spraken leden van Pégase af
in de bossen rond Brussel om te kamperen, ook al was dat levensgevaarlijk.
Na de oorlog startte een van de fietsers een wandelafdeling. Die heeft
vandaag de overhand, al staat er nog steeds een fietswiel in het logo.
BULLETIN
Lucette Jaumain, 83 jaar, woont al haar hele leven in Schaarbeek. Sinds
1997 is ze voorzitter van Pégase. “Ik ben lid sinds 1963.” Haar man,
Luc Vandermeiren, wordt binnenkort 90 jaar. Luc: “Vroeger woonde ik
in Antwerpen, ik fietste vaak. Enkele kozijnen vertelden me over Pégase.
‘Ge moet daar eens naartoe gaan. Er zijn veel schoon poezekes te vinden!’
Zo hebben Lucette en ik elkaar leren kennen.”
Lucette: “We waren allebei veertig jaar en we hadden geen kinderen.
Maar Pégase is ons kind. In de loop van de geschiedenis hebben er zich
veel koppels gevormd in onze club. Dat gebeurt vandaag nog steeds.”
De leden van Pégase kunnen elkaar drie keer per week treffen. Op woensdag
zijn er wandelingen van 12 en 18 kilometer in de buurt van Brussel,
en eentje van 25 kilometer die meestal wat verderop plaatsvindt – vaak
in de Ardennen. Op zaterdagnamiddag wandelen de leden van Pégase in
het Zoniënwoud. Op zondag zijn er van april tot november fietstochten
en natuurlijk ook wandelingen.
“Op zondag vertrekken we vaak aan het Zuidstation of aan het Centraal
Station, voor staptochten in de Ardennen of in de Hoge Venen - we reizen
liever per trein dan met de auto. Soms gaan we met de rugzak op weekend.
Eén keer per jaar gaan we op reis met de autobus, meestal naar Frankrijk.
We zijn al in Picardië en Normandië geweest, vorig jaar waren we in
Colmar. Ook Engeland, Duitsland, Nederland en Denemarken staan op ons
palmares.”
Tijdens de wandelingen is de voertaal Frans, al worden er ook andere
talen gesproken, soms door elkaar, zoals dat gaat in Brussel. Af en
toe wordt er halt gehouden voor wat uitleg over de natuur of over een
kerkje dat zich langs het wandelpad bevindt. Bij langere tochten neemt
iedereen een picknick mee en wordt er een fijne plek gezocht om de boterhammen
op te smikkelen.
De gidsen werken volledig vrijwillig. Een overzicht van de wandelingen
bevindt zich in het bulletin van de club, dat sinds jaar en dag maandelijks
via de post wordt bezorgd. Het grootste deel van het lidgeld, een schamele
14 euro per jaar, gaat naar de postverdeling. “Al ontvangen steeds meer
leden het boekje via e-mail.”
Zonder subsidies
“De meeste leden zijn al een beetje ouder,
le cercle vieillit,” vertelt Lucette. “We hebben leden van negentig
jaar en ouder. Er zijn veel meer dames dan heren. Veel alleenstaande
dames ook. De uitstappen op woensdag hebben het meeste succes. Met de
drie groepen samen komen we vaak aan een honderdtal stappers. Op zondag
lopen er meer jongeren mee.”
“Luc en ik beperken ons de laatste tijd tot de gezamenlijke picknick,
die één keer per maand wordt georganiseerd,” zegt Lucette. “We wandelen
dan een klein toertje en we praten wat bij met oude vrienden. Soms komen
er mensen plots niet meer opdagen, omdat ze zich niet meer kunnen verplaatsen.
Dat is het leven.”
Of Pégase nog een toekomst heeft? “We
hopen van wel. Tot nog toe vonden we altijd opnieuw nieuwe leden. Onze
vorige voorzitter zei altijd: ‘Dankzij de vrijwilligers zal Pégase altijd
blijven bestaan.’”
Op naar de volgende 110 jaar, dus. Voorwaarts, mars!
KEN LAMBEETS - BRUZZ van 16 juni
to 23 juni 2016
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Reportage
anonyme d’une participante à une marche Pégase du mercredi 10 octobre
2018
C'est presque la fin du parcours. Un souffle chaud
accompagne les marcheurs. Leurs T-shirts portent les stigmates des 20
kms déjà parcourus à travers les réserves naturelles.
Un 4X4 vert s'est arrêté sur le sable à quelques mètres
de l'eau, la porte du conducteur béante. Trois hommes à la peau luisante
s'affairent à délimiter la réserve avec des lourds pieux. Le plus corpulent
d'entre eux transpire abondamment sous la chaleur. Plus loin, deux enfants
torse nu et leur mère s'ébrouent près du plan d'eau. A quelques dizaines
de mètres, des cigognes picorent sans crainte apparente des prédateurs.
Nous ne sommes pas en Afrique. Pas de canopée luxuriante
ou de baobabs gigantesques, mais des chapelets de saules pleureurs et
de chênes qui se sont égrenés le long de la Dyle au cours de la journée.
Pas d'odeurs de manguiers ou de senteurs exotiques,
mais des effluves de pinède et d'humus qui rappellent un excellent vin
partagé avec un ami.
Nous sommes en Flandre, au Mechels Broek, pas loin de Bruxelles en ce
chaud mercredi 10 octobre.
Visitez votre pays ! Http://www.mechelsrivierengebied.be
LA
RANDO DES BONS SAMARITAINS
Mercredi 31 octobre 2018 - 18 km –
De rivières en collines au Nord de Wavre
La rando des bons SamaritainS
Pour ménager les susceptibilités du Règlement Général
de la Protection des données, les noms des protagonistes sont réduits
à PP pour pilote et P + 1 chiffre pour les Pégaseuses et les Pégaseux,
PC pour les Pégaseux canins.
Le dieu des marcheurs avait bien voulu arroser le parcours...la
veille.
Le train, une fois arrivé (naturellement en retard) PP nous conduit
à travers bois dans un circuit enchanteur pratiquement inconnu de tous.
Du bonheur pendant toute la matinée.
Lors du PN, le café offre chips et cacahuètes bien
salées, propices à la (sur)consommation de bière pour gosiers déjà traditionnellement
favorables. Premier acte de générosité.
Nous repartons, toujours sous un soleil frisquet, et
longeons la rivière encastrée D.
P1, sans doute Sioux à plumes dans une autre vie,
entend gémir. Il s’arrête, cherche l’origine et voit un gros chien tombé
dans l’eau, incapable d’en ressortir seul. N’écoutant que son courage,
il descend et tente d’extraire le chien à l’aide de son collier. Le
chien répond par une tentative de morsure.
La colonne s’arrête. P2 descend et parle au chien,
P3 propose son bâton et demande à un ouvrier communal un plan incliné,
P4 lui offre des friandises canines. P1 raccorde le collier du désespéré
à la laisse offerte par P4, généreusement prêtée par PC1 et ….le chien
est extrait : c’est un magnifique Husky.
P5 à P24 regardent et commentent.
Au titre du remerciement, le chien s’ébroue, ce qui
lui permet d’évacuer environ 3/4 de l’eau en quelques secondes : les
sauveteurs sont à leur tour arrosés.
Un autre chien, probablement issu d’un croisement avec
un Labrador noir de passage, assiste à la scène. Les deux bêtes sont
manifestement liées.
Une promeneuse de chien se mêle à l’évènement. Sur le collier du Husky
sont indiqués Lucky et un numéro de téléphone. Elle extrait son téléphone
et finit par joindre la propriétaire ...à 6 km.
Elle réussit à lier son chien à Lucky. Pour le noir, c’est son foulard
qui servira de laisse ! Elle attend la propriétaire, ce qui permet aux
P de repartir.
Deuxième acte de générosité. A noter que PC2 n’a pas
manifesté énormément d’empathie !
Quelques km plus loin, un jeune en panne de moto et
dépourvu de téléphone (une curiosité) et voyant P5 user et abuser du
sien, le lui demande, ce que P5 accepte évidemment.
Troisième acte de générosité.
Encore un peu plus loin, un peu las du goudron, la
cohorte voit P6 bifurquer vers un chemin de terre. Les P, toujours solidaires,
le suivent...alors que le malheureux allait juste satisfaire un besoin
tout naturel.
Quatrième acte de générosité : les P l’attendent.
Le cinquième acte de générosité est le fait du PP,
avide de découvertes, amoureux transi de son GPS.
Quelle belle journée !
Px
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