VISITES (d'une partie) DE
LA CITE ARDENTE EN TROIS ACTES
Il y a quelques années j'ai organisé la visite de Liège,
ma ville d'origine. Il est grand temps de remettre cela et
d'aller déguster des vrais de vrais boulets à la liégeoise
(Boulet de Cristal 2015 décerné par la Confrérie du Boulet).
« Il y a deux mille ans, la belle vallée de la ville de Liège
(…) présentait l'aspect d'une vaste solitude. La Meuse, qui
dans les temps préhistoriques y avait coulé à pleins bords,
semblait ne pouvoir se résigner à en céder la moindre partie
à l'habitation humaine. Elle s'y étalait à son aise et envoyait
dans tous les sens une multitude de bras qu'entouraient de
grands espaces marécageux et incultes. L'Ourthe, qui venait
la rejoindre, dessinait des méandres non moins capricieux
et se ramifiait de son côté en plusieurs branches qui augmentaient
encore ce labyrinthe de canaux. Vue d'en haut, la vallée apparaissait
comme un archipel, d'où émergeait avec leurs bosquets vierges
les îlots destinés à porter un jour la Cité de Liège ».
Godefroid Kurth, 1909.
LIEGE, la «
cité ardente ». Ce surnom est en fait le titre d'un
livre paru en 1905 sous la plume du comte Henry Carton de
Wiart, écrivain et homme politique : il s'agit d'un roman
historique qui raconte le sac et l'incendie de la ville en
1468 par les hordes bourguignonnes de Charles le Téméraire.
1905, c'est aussi l'année de l'Exposition Internationale de
Liège. Quand le prince Albert (le futur Albert Ier) l'inaugure
le 27 avril, il reprend l'expression « cité ardente » pour
louer le dynamisme économique de la ville qui, va montrer
au monde la puissance de ses activités industrielles.
Le surnom est resté pour suggérer une cité animée, aux activités
commerciales et culturelles intenses, connue pour le caractère
chaleureux et bon-vivant de ses habitants.
ETHYMOLOGIE (contestée)
On retrouve déjà des traces écrites de Liège en l'an 558
sous le nom de Vicus Leudicus. Selon certains, le nom de Liège
serait de même origine que l'ancien nom de Paris, Lutèce ;
la forme allemande de Liège, Lüttich, suggère d'ailleurs ce
rapprochement. Liège et Lutèce viendraient dès lors de « lucotætia
» (marais, marécage). Mais cette étymologie est contestée.
On avance aussi « Lætica » (Colonie), et « Lug » (du dieu
du même nom, tout comme pour Lyon). Il est plus probable que
l'étymologie soit « Leudico », forme francique attestée en
718, (de l'ancien germanique « leudika », dérivé de « leudi
» qui veut dire « peuple ») : « terre du peuple ou terre commune
». La forme la plus ancienne connue est Luga, qui donna au
Lyge (prononcer Lidge) d'où dérive son nom wallon « Lîdje
» qui donna lui même Liège.
Le nom s'écrivait Liége (avec l'accent aigu) jusque 1946.
Le changement vers l'orthographe avec l'accent grave, plus
conforme à la prononciation locale, est contemporain du début
du déclin de la base industrielle traditionnelle (charbon,
fer) de la ville et de sa région. Le nom tardif du ruisseau,
la Légia, dérive de Liège, non l'inverse. Tout comme le nom
latin de Leodium, invention des moines, qui fléchirent le
vieux nom préceltique, celtique ou germanique en un calembour
sublime évoquant le martyre de Saint Lambert, entre 696 et
705, comme si le patron de la Cité avait été le Leo Dei, «
Le Lion de Dieu » ! (http://www.comoria.com/9898/Liège)
Je vous propose une découverte en 3 actes:
ACTE I: samedi 9 juillet
2016 – Promenade pédestre
Au départ de la gare nous nous dirigerons vers le Jardin
Botanique.
Ce ne sont pas moins de 170 espèces appartenant à une cinquantaine
de familles végétales différentes. On y relève notamment une
quinzaine de "champions de Belgique" dont certains
furent plantés entre 1841 et 1854 lors de la création du jardin.
Citons entre autres : de magnifiques Platanes, Cyprès chauves,
Arbre de Judée, Zelkova du Japon, Plaqueminier du Japon, Séquoias,
Paulownia, Ginkgo, Muscadiers de Californie, Catalpas, Féviers,
Tilleuls et Noyers.
Nous nous rendrons ensuite à l’ancien hôpital militaire
Saint-Laurent.
L'abbaye Saint-Laurent de Liège est un ancien monastère bénédictin
fondé en 1026 dans un quartier qui prendra son nom, le 'quartier
Saint-Laurent', de la ville de Liège en Belgique. Pendant
huit siècles l'abbaye occupe un place importante dans la vie
et l'histoire politico-religieuse de la principauté de Liège
jusqu'à sa fermeture par le pouvoir révolutionnaire français
en juillet 1794. Les moines sont dispersés et les bâtiments
sont transformés en hôpital militaire.
Pour poursuivre vers la Basilique Saint-Martin.
La collégiale Saint-Martin a été fondée par l'évêque Éracle
– prédécesseur de Notger – à la fin du Xe siècle. Son intention
aurait été d'en faire la nouvelle cathédrale. Collégiale Saint-Martin.
Aujourd'hui, il ne reste rien de l'église romane primitive.
La tour fut reconstruite en style gothique dès 1342, le chœur
de 1511 à 1530 et la nef de 1540 à la fin du siècle. Le plan
est de l'architecte Paul de Ryckel mais les travaux se poursuivirent
sous la direction d'Arnold Van Mulcken qui fut aussi l'architecte
de l'église abbatiale de Saint-Jacques et du palais des princes-évêques.
C'est à Saint-Martin que fut instituée la Fête-Dieu en 1246
suite aux démarches effectuées par sainte Julienne de Cornillon
et la bienheureuse Éve recluse à la collégiale. En 1312, c'est
dans la nuit du 3 au 4 août que le peuple soutenu par le chapitre
cathédral, bouta le feu à la collégiale Saint-Martin dans
laquelle s'étaient réfugiés plusieurs dizaines de nobles qui
périrent dans l'incendie. En 1886, l'église reçut le titre
honorifique de basilique mineure.
Et de là gagner notre restaurant, Boulet
de Cristal 2015, pour de somptueux boulets
à la liégeoises (ou autre). INSCRIPTION
obligatoire pour les réservations !
Après le repas, promenade de quelques kilomètres sur les
coteaux de la Citadelle. Chapelle Saint-Roch, Ferme
de la Vache, Favechamps, le Pérî, Vivegnis, la rue Hors-Château,
et les Terrasses.
Après, cette promenade, rien de tel qu’une halte à la Maison
du Peket pour reprendre des forces avant de retourner
vers la gare des Guillemins (*) en passant par la cathédrale
Saint-Paul, l’église Saint-Jacques, le Parc de la Boverie
et son musée restauré.
(*) Au XIIIème siècle, un certain Gérard de Bierset, chanoine
de Saint-Lambert, possède près de l’actuelle place des Guillemins,
un manoir entouré d’eau, au milieu de bois et de prairies.
Le château est aussi appelé « Maison de la Motte », car il
est établi sur un tertre. Dans sa propriété, Gérard de Bierset
fait construire un asile pour prêtes âgés.
En 1287, ce sont des religieux de l’ordre des Guillemites
(Wilhelmites ou encore Guihelmites) qui prennent possession
des lieux ; l’endroit devient un prieuré qui donnera son nom
au quartier : les Guillemins.
Au milieu du XIXème siècle, le quartier s’urbanise à la suite
du développement des chemins de fer.
Dès 1838, une voie ferrée relie Bruxelles à Ans, mais les
trains ne peuvent accéder à la cuvette liégeoise à cause de
la trop forte déclivité (+/- 150 mètres). C’est grâce au plan
incliné imaginé par l’ingénieur Henri Maus que les problème
est résolu et qu’une première gare est construite en 1842
dans le quartier. Pour descendre, il faut faire confiance
aux freins du convoi ; pour remonter, c’est tout un système
de treuil et de câbles qui est sollicité, exemple unique à
lépoque !
La première gare des Guillemins fut construite en bois en
1842 sur le site de l'ancien couvent des guillemites dont
elle prit le nom. En 1863, l'architecte Lambeau réalisa une
gare de structure massive avec une grande verrière en éventail
de style français. La gare fut considérablement agrandie en
1881, puis en 1905 à l'occasion de l'exposition universelle.
En 1956, ce superbe édifice fut rasé pour faire place à une
construction répondant aux exigences d'une horrible « gare
moderne ». Celle-ci disparut à son tour en 2007 avec la construction
d'une troisième gare dessinée par l'architecte espagnol Calatrava
et destinée à accueillir les trains à grande vitesse
ACTE II: Samedi 10 septembre
– Journée du Patrimoine
J’espère que certains édifices généralement fermés au public
seront ouverts (programmes officiel disponible en juillet)
ACTE III : Samedi 8 octobre
– Mémorial Interallié
Si l’ascenseur n’est pas en panne nous monterons au sommet
du monument à 15H00 et ... Programme en cours de rédaction
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